15/11/2011

Compte-rendu Chine / Jour 2

 



Jour 2

Pour moi, on était toujours mardi. Je n'avais pas dormis, j'étais complètement décalée et un peu surprise d'avoir à affronter une nouvelle journée sans avoir réellement achevé la précédente.
Un collègue de ma tante, Julien, est venu me chercher à l'aéroport avec sa femme, Summer. Ici beaucoup de chinois portent un nom "anglais" en plus de leur nom chinois. Pour nous faciliter la vie peut-être ?

Bref, après avoir un peu errée, déboussolée, dans l'aéroport, je finis par retrouver mon sac et mes accompagnateurs, et c'est partit pour une des journées les plus longues de ma vie. On a récupéré ma carte de transport, ma carte sim, sauté dans un bus et c'est partit pour ma première traversée de la ville. Hong-Kong est une ville immense, une ville neuve, telle qu'on en trouve pas en Europe. Il y a des buildings partout, jusque sur les flancs des collines. Souvent (en particulier dans les "cités dortoirs" des nouveaux territoires), ils sont regroupés en troupeaux de même architecture, ce qui donne un effet motif assez impressionnant. Le même immeuble, encore et encore et encore, du linge suspendu à des centaines de mètres du sol, des néons déglingués et des tas, des tas de gens.

J'ai RDV avec Vivienne, ma première hôte, à Kowloon Bay. Julien et Summer m'y accompagnent, et comme Vivienne n'a qu'une petite pause avant de reprendre les cours, je prévois de retrouver le couple vers 15h pour aller visiter Central, le quartier central de HK (non, sans blague...).

Vivienne habite les nouveaux territoires, qui ne sont pas situés sur l'île de HK à proprement dite, mais sur des terrains en face, cédés par la Chine continentale. Tout est nouveau, tout est propre, et c'est déroutant pour une européenne comme moi de ne pas retrouver de bonnes vieilles pierres centenaires à chaque coin de rue. Mon hôte habite une tour de je ne sais combien d'étages (nous sommes au 35eme), avec toute sa famille. En face il y a exactement la même tour, qui se répète aussi sur les côtés, derrière, et partout ailleurs. La vue est hallucinante.

Je dépose mes affaires à l'appartement, petit et encombré, et apprend que je vais dormir sur le canapé (ça me va, le couchsurfing ne s'appelle pas couchsurfing pour rien !). La chambre de Vivenne est minuscule, pas plus de 2 mètres sur 2. De quoi caser un lit, et encore. Dans le salon on retrouve le frigo, car la cuisine est trop petite, et tout un tas de bric à brac non identifié. La salle de bain est d'une propreté plus que douteuse, mais après l'Inde je peux difficilement chipoter. Même la baignoire sert de rangement à tout un tas de trucs, au dessus desquels il faut se doucher.

Avant que Vivienne ne reprenne les cours, on a le temps d'aller manger un morceau au mall géant du coin. Chaque quartier ici a un mall géant quelque part, voire même deux, dans lesquels on peut pratiquement tout faire. Souvent de l'extérieur ça paraît minable, mais une fois dedans, c'est la paradis du shopping (on y retrouve même un Zara !).

Vivienne est très sympa, elle parle super bien anglais et a passé un mois en Espagne pour étudier l'espagnol. La conversation est très animée, on a toutes les deux des tas de questions à se poser mutuellement. Niveaux repas j'ai pas faim du tout (en France il est 6h du matin), mais je me force à avaler quelques légumes spongieux et inconnus, au grand dam de Vivienne qui, étant chinoise, mange de la viande à chaque repas. Elle me demande si j'aime Justin Bieber, je lui demande si elle connais Arcade Fire, réponse négative des deux côtés. Le Biebs a un sacré succès ici, tout comme, plus étrangement, les Pokémons (auprès d'un public adulte j'entends).

Avant de retrouver Julien et Summer, je visite un temple bouddhiste conseillé par Vivienne. L'architecture typiquement chinoise (presque caricaturale) tranche avec les buildings qui encerclent l'endroit. Il y a même une route géante qui traverse le parc du temple. Je voudrai faire un croquis mais je me fais vigoureusement rappeler à l'ordre quand je décide de m''adosser à la barrière en bois du jardin. Du coup je bas en retraite. Rien qu'à imaginer la tête que le garde ferait si il me voyait m'asseoir par terre, j'ai envie de pleurer (je sais pas trop si c'est de rire ou de dépit). Je finis par atterrir dans le parc à proprement dit, super kitch (et pourtant c'est du premier degré !) avec des brumisateurs de vapeur pour simuler le brouillard au dessus du petit lac artificiel. Il y a même une cascade. Et toujours les mêmes buildings qui dominent le petit ponton rouge et or et les lanternes en papier.

Je parvient à retrouver Julien et Summer dans la foule (impressionnante) du métro de Hong-Kong, et ce sans l'aide du téléphone, puisqu'ils n'ont pas encore de numéro chinois. Nous partons visiter Tsim Sha Tsui, immense quartier bruyant et animé qui fait face à la baie de HK. Le bruit, l'ambiance, les cris me rappellent un peu New Delhi, en plus haut (toujours les buildings) et moins sale. Je suis crevée mais tout de même contente de découvrir la vue sur la baie et Victoria Harbour. Julien et Summer me donnent pleins de conseils, et prennent le temps de faire le tour du quartier avec moi (et ce n'est pas un petit quartier...!). Il y a même une allée des stars ici, mais à part Bruce et Jet Li, et bien sur Jacky Chan, je ne reconnais personne.

A 17h je rejoins Vivienne à nouveau, et après un peu de lèche-vitrine (activité N°1 à HK), nous rentrons manger chez elle. Je rencontre son papa, qui ne parle pas anglais, et ne souris pas du tout. Il m'offre quand même une bouteille d'eau, ce que je trouve très gentil car je ne pense pas qu'il soit très à l'aise avec le fait d'avoir des étrangers chez lui (je ne suis que la deuxième personne que Vivienne héberge). Elle et lui se chamaillent en chinois, le ton monte, je ne sais plus ou me mettre. J'ai peur qu'ils se disputent à cause de moi. Je suis complètement morte à ce stade, et je saigne du nez (oui, je sais, pitoyable^^). Nous passons à table, je n'ai toujours pas rencontré la mère et le frère de Vivienne, mais son père mange avec nous.

Ici on mange vite, bruyamment, et on ne parle pas. Vivienne m' a expliqué plus tôt qu'elle ne comprenait pas le temps que les occidentaux passaient à manger. Pourquoi perdre tant de temps pour le repas ? me demande-t-elle. Je comprend maintenant ce qu'elle voulait dire, elle et son père engloutissent le riz et les légumes à grands coups de baguettes pendant que je rame de mon côté. Le père me fait signe de me resservir à plusieurs reprise, et il me donne plusieurs morceaux de viandes issus d'un animal mystérieux. L'aspect n'est guère engageant, mais je mange, et c'est plutôt bon (mais j'ai peur d'apprendre que c'était un morceau bizarre de je ne sais quel animal habituellement non-comestible).

Après le repas (et un autre engueulade entre le père et la fille), nous repartons pour Victoria Harbour voire les buildings de l'île tout illuminés. A ce point, j'ai même oublié que je suis fatiguée (enfin, je me met quand même à parler français à Vivienne tout de même, avant de me rappeler où je suis).
J'aime beaucoup Vivienne, elle est drôle, ouverte d'esprit et curieuse de tout. L'avantage quand on découvre une culture aussi différente que la culture chinoise (et pour elle la culture française), c'est qu'on a vraiment des tas de choses à se dire. Elle m'emmène déguster la boisson préférée des locaux, une sorte de jus de mangue, saupoudré de coco et agrémenté de morceaux de gelé à la mangue. Le tout se boit avec une énorme paille, pour que les morceaux de gelé puissent être aspirés avec le jus.

Bien sur je me suis endormie comme une masse en rentrant.

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