28/12/2011

Compte rendu Chine / jour 15 (suite)













Ce restaurant japonais, c'est donc le genre avec un tapis roulant et de la nourriture super mignonne qui défile dessus. Au milieu, il y a des gars qui s'agitent, ce sont les cuisiniers (je pense qu'ils sont japonais pour de vrai, Claudia pense que ce sont de grands chinois). Ils cuisinent (ou plutôt roulent des algues et du riz) en face de nous, juste derrière le tapis roulant. De temps en temps, sans vraiment qu'on sache pourquoi, ils hurlent quelque chose comme "Saaaaaaïï !", tous en même temps. On se demande si ils crient quand un nouveau client entre dans le restaurant, mais ils n'ont pas crié pour nous, alors on ne sait pas trop. 

On s'asseoit face à la nourriture, à une sorte de comptoir. Incrusté dans le comptoir, il y a un petit robinet, et lorsque l'on met notre tasse dessous, de l'eau chaude se met à couler. On peut ensuite y ajouter une poudre très fine, très verte, et très délicieuse dont j'ignore le nom. Il y a également tout un tas de petits accessoires, pour verser la sauce, touiller la sauce, poser ses baguettes... J'ai déjà été dans des restos japonais, mais je dois dire que celui-ci dépasse toutes mes expériences passées. 

On décide de goûter des choses étonnantes, que l'on ne trouve pas à Paris (du moins pas dans les restos que je fréquente !) : sushi à la noix de Saint-Jacques, crevette crue, rouleaux aux saveurs mystérieuses, oeufs de poissons de toutes les couleurs... Je m'étonne moi-même, qui n'ai jamais été une grande fan des fruits de mer. Bon, les crevettes crues, c'est pas top, mais les Saint-Jacques... Miam !

Tout est très joli, très élégant, c'est presque dommage d'y manger.

Pendant qu'on déguste notre festin, Chris m'appelle. Il me demande où je suis et ce que fais. Je lui explique que nous avons pour projet de retourner à Mongkok voir le goldfish market, que Claudia n'a pas encore vu. Et ça tombe bien, Chris est à Mongkok, avec une amie. On prévoit donc de se retrouver plus tard, après le repas, pour arpenter ensembles les milles marchés du quartier. 
Tout ce riz, ça cale (et c'est bon !), on décide de marché un peu avant de reprendre le métro. Pour rire, on rentre dans les fameuses mansions, celle dont tous backpaker à entendu parler à HK. Pas chères, sales et un brin glauques. On prend l'ascenseur, et on descend à l'un des nombreux étages, au pif. Dans un couloir décrépit, du linge sèche. La lumière clignote. On reprend l'ascenseur, contentes de la balade.

Une fois à Mongkok, j'apelle Chris. On se retrouve dans un mall géant, celui-là même où Claudia, Vivienne et moi avons mangé il y a de celà 10 jours (mais, souvenez-vous!). Chris et son amie dont j'ai oublié le nom, désolée mademoiselle, ont pour projet de déguster un dessert, dans l'un des nombreux petits restaurants/fast food qui envahissent le mall. Tout le monde commande des desserts bizarres aux textures ET aux couleurs inquiétantes, quand je me contente d'un super jus de pastèque. 
Chris est en pleine crise de panique, car il a remarqué l'une des hôtesses d'accueil du mall, dont son amie le presse de demander le numéro. On ellabore plusieurs stratégies d'approche (certaines sont réellement pathétiques, d'autres vraiment audacieuses, la plupart simplement ridicules), le temps de manger nos desserts, avant de pousser Chris vers le comptoir. On reste à regarder, toute les trois, mortes de rire. Bon, la nana dis non. Normal, on réplique, elle travaille, laisse-lui TON numéro. Ce qu'il fait. Je ne sais pas si elle appelé, d'ailleurs, il faut que je demande.

Après ça, Chris veut rentrer (haha), mais Claudia et moi parvenons à le convaincre de rester, et de nous accompagner au goldfish market. Son amie propose de nous guider. Une demi-heure plus tard, on est
perdus, errant dans Mongkok en prenant des tas de photos. Quand on parvient enfin à localiser le marché, la plupart des échoppes sont fermées, mais on prend encore quelques photos de poissons, pour la forme. L'amie de Chris nous dis au revoir, pendant qu'on continu à prendre des photos (elle est de Hong-Kong, peut-être n'est-elle pas autant fascinée par les lumière de Mongkok que nous-autres européens). 

J'apprends la valse à Chris en pleine rue, pendant que Claudia nous mitraille tellement qu'on pourrait faire un film en stop motion, avec nous dansant la valse devant une porte de garage toute tagguée, face à une demi-douzaine de chinois hilares. On finit par se séparer, Claudia d'un côté, moi et Chris de l'autre. On reprend le ferry pour traverser, de Kowloon à l'île de HK, et puis c'est déjà la fin de la journée. Je prévois d'aller à Lama le lendemain, pour mon anniversaire, et puis j'envoie un tas de mail pour inviter les gens que je connais à fêter ça à Lai kwan fon. 

Oui ! Mon anniversaire, à Hong-Kong !



22/12/2011

Compte rendu Chine / Jour 15














Jour 5

Ce matin, je vais à la piscine avec Claudia. Nous avons RDV à 9h30, deux stations de métros plus loin. Fidèle à mes habitudes, je décide d'y aller à pied. Je quitte l'appartement avec Chris, qui part bosser. On fait un peu les fous dans la rue, et puis on se sépare.
Je porte mon maillot de bain pour la première fois depuis le début du voyage. Cela me permet de constater que j'ai VRAIMENT besoin d'en racheter un. J'ai aussi tout mon petit attirail de piscine, comme quand on était petits : change, serviette, gel douche et shampoing, élastique à cheveux...
J'arrive à la station où je dois retrouver Claudia, mais impossible de localiser la bonne sortie. Après consultation d'un plan, je comprends que je ne peux pas accéder à la sortie E depuis la sortie A (que j'ai emprunté pour rentrer). Je ressors donc, à la bourre maintenant, alors que j'avais un si bon timming ! Il y a foule, c'est une grand station, et les gens affairés du quartier des affaires se déversent sans discontinuer dans les rues encombrées. Je finis par retrouver Claudia, nonchalamment accoudée à une barrière, alors que j'arrive toute essoufflée après ma course dans les couloirs du métro. Et là, surprise ! Claudia m'a ramené un petit cadeau de Shenzen, où elle a passé quelques heures avant de revenir à HK. C'est une petite barrette avec un gros noeud vert dessus. Je cherche un barrette noeud à la chinoise depuis que je suis arrivée en Chine, mais sans jamais en trouver une à mon goût (il y a toujours un gros strass ou un tas de paillette qui vient gâcher l'ensemble). Claudia à bien réussit son coup. J'enlève aussitôt ma barrette fleur (qui a dit nunuche ?) pour étrenner mon gros noeud vert.

On se remet en marche vers la piscine, en se racontant nos dernières aventures. Je ne taris pas d'éloges sur mes nouveaux hôtes, Claudia me raconte son retour en train, on se perd (sans surprise), avant de finalement localiser la piscine. C'est une piscine en plein air, au milieu des buildings, presque vide. Et froide. Claudia, courageuse, entame des longueurs pendant que je barbotte tranquillement au bord (seulement le bord ensoleillé de la piscine, s'il vous plait). J'apprécie le simple fait de me tremper, sous le ciel bleu (rare par ici), dans une piscine quasiment déserte.
Petite anecdote : dans les vestiaires, on a eu un mal fou à comprendre comment fermer nos casiers. On s'obstinait à mettre des pièces de 1 dollar, sans résultat. Ayant demandé (sans plus de résultat) de l'aide aux dames de l'accueil, on est à deux doigts de laisser tomber quand j'essaye une pièce de cinq dollars. Avec succès. On comprend alors pourquoi les dames nous faisait des signes de la main. En fait elles essayaient de nous montrer cinq avec leurs doigts.

On reste une petite heure à faire semblant d'être sportives (enfin, pour être honnête, je n'essaye même pas), avant de ressortir. Il fait un temps magnifique, et l'effet piscine est tout simplement magique : c'est comme si quelqu'un avait enlevé 10 kg de mes épaules. Je réalise le stress accumulé au cours des deux dernières semaines : l'eau de la piscine en a dilué une bonne partie.

Maintenant, Claudia et moi, on a faim. On décide de rentrer dans le premier petit boui-boui venu, qui se révèle délicieux, avec thé à volonté (à la fin on en peu plus tellement on en a bu du thé. le serveur n'arrête pas de remplir nos verres, même quand ils ne sont qu'à moitié vides). On goûte des aliments tout à fait étonnant et indescriptibles. A notre grande surprise, on paye deux euros chacune, après avoir mangé royalement. Le patron nous dit "à demain". On se dit qu'on reviendra.

Entre la piscine et le repas, je me sens toute molle et flemmarde. Mais on a décidé d'aller à Aberdeen, aussi on passe bien une demi heure à essayer de repérer notre arrêt de bus. Aberdeen est situé sur l'île de HK, mais de l'autre côté, et pour y aller, point de métro. Là-bas, on trouve aussi de chouettes plages, et Chris m'a dit qu'on pouvait s'y baigner. J'aspire vivement à une après-midi sur la plage, à ne rien faire. Avec les derniers jours, ma motivation se dégonfle, un peu comme en Inde, avec les filles, quand on en pouvait plus de visiter et qu'on ne faisait que dessiner et boire du coca.

On monte finalement dans le bus, on s'endort, et on se réveille trop vite à notre goût, persuadées d'en avoir au moins pour une heure, et bien décidées à prolonger notre sieste digestive. Mais non, en fait ça va très vite, le bus nous débarque dans une rue inhospitalière au milieu de tours dortoirs façon nouveaux territoires. On parvient tout même à repérer les bateaux assez facilement. Car Aberdeen, c'est une ville flottante. Des centaines de bateaux occupent l'estuaire, vestiges d'une tribu nomade installée là depuis des lustres, enclavée par les buildings et l'asphalte des routes. Il y a des bateaux-taxis pour transporter les gens d'un bord à l'autre de cette ville salée, que bien entendu nous empruntons avec enthousiasme. Je suis un peu déçue cependant. Trop de béton, plus assez de bateaux, qui paraissent minuscules à l'ombre des tours géantes et des immeubles sans fin. On baguenaude un peu, et puis on décide de poursuivre jusqu'à Stanley, ses plages, son marché. Un haut-lieu touristique, au même titre qu'Aberdeen, mais qui vaudrait apparemment le détour. Et puis, on veut aller à la plage.

En cherchant le bus (un vrai casse-tête), on visite un petit temple de quartier. Dehors, de la viande de porc noircie sèche au soleil sous un nuage d'insectes. Suspendue juste à côté, la lessive sèche sur les mêmes cordages. D'énormes tortillons d'encens nous tournent la tête.
De retour dans la rue, on erre à nouveau, à la recherche de notre arrêt de bus. Je finis par demander le chemin à une passante, qui nous accompagne gentiment jusqu'à un minibus (que l'on aurait jamais trouvé toutes seules, bien qu'on soit passé trois fois devant). Derrière nous, deux petite écolières sont super exitées de nous voir monter dans le bus. Elles gloussent pendant tout le trajet, sans oser nous aborder pourtant. Seulement, quand on loupe notre arrêt, avec Claudia, l'une d'entre elle nous demande, dans un anglais impeccable, où l'on désire se rendre. Quand elle comprend que nous venons effectivement de louper notre destination, elle va demander au chauffeur de nous y déposer sur le chemin du retour. En effet, l'arrêt suivant se trouve être le terminus, très loin des très plages touristiques, et du marché. On remercie la petite fille, et on repart en sens inverse, pendant que le chauffeur se marre, à l'avant.

Bref, nous y voilà, finalement. Claudia achète des bonbons bizarres dans un genre de super-marché, et on s'enfonce dans le marché, la bouche pleine. On se lasse vite des gadgets déjà croisés à Yangshuo, et 5 fois moins chers, sans parler des touristes qui gâchent quelque peu l'authenticité des lieux (oui oui, je sais, nous aussi on est des touristes^^).
Et puis, personnellement, je rêve de me poser à la plage, surtout après en avoir aperçu des dizaines à travers les vitres du mini-bus. On s'éloigne donc un peu, pour tomber sur la plus mignonne des petites plages, presque déserte, avec vue sur le coucher de soleil précoce et les énormes bateaux qui glissent paresseusement, très très loin au sud. Le sable est grossier, il crisse sous nos pas, mais il est couvert de petits trésors : yeux de sainte Lucie, verre poli, morceaux de corrail... On passe un temps fou, à croupeton, le nez dans le sable, à collecter nos merveilles. Je mets mes pieds dans l'eau, sans me baigner car je ne porte plus mon maillot, roulé en boule humide dans mon sac. Je dessine un peu aussi, quand je ne reste pas assise à rien faire, à part regarder les silhouettes des gros bateaux défiler sur l'horizon.
On finit par décider de rentrer, incertaines encore quand à notre destination. Je n'ai pas de plans définis pour la soirée, Claudia non plus, et c'est sans réel but que l'on remonte dans le bus pour HK. Claudia me propose cependant de regarder le spectacle de sons et lumières qui se joue sur fond de buildings tous les soirs à 20h (petite pensée pour la facture d'électricité, aouch) depuis la terrasse d'un grand hôtel dans lequel elle à réussit à s'incruster la veille. En fait c'est très facile d'entrer, tout le monde s'en fiche, malgré nos fringues éculées et le sable dans nos cheveux. On essaye de se frayer un chemin jusqu'à la piscine, mais un type vérifie les numéros des chambres. On se glisse quand même jusqu'à la terrasse/parking de l'hôtel, avec vue sur la baie, et le Peak. Pour être tout à fait honnête, le spectacle est plutôt moyen, après dix minutes de lasers et de lumières colorées, je m'ennuie déjà. On décide donc de repartir, pour un restaurant japonais dont Claudia m'a parlé en termes très élogieux. Comme le lendemain, c'est mon anniversaire, Claudia m'invite à manger.

Mais il s'est encore passé des tas et tas de choses ce soir-là (bon, pas tant que ça), et il faut que je file, car ici, en Australie, je vais manger mexicain avec mes amis australiens, américains, chiliens, italiens ou encore espagnols^^

07/12/2011

Compte rendu Chine / Jour 14 (suite)





Bon en fait je me rend compte que, ce soir-là, je n'ai pas des masses de choses à raconter.
Arnaud et moi sommes donc arrivés à la station de bus. Les gens font la queue devant un abris-bus (oui, oui, il font la queue, même si le bus n'est pas encore là), mais le numéro et la destination ne correspondent pas au trajet que nous avons fait à l'aller. Un peu perturbés, on essaye de comprendre le pourquoi du comment, et on finit par repérer le numéro du bus prit à l'allée. Un seul type fait la queue, tout seul, alors qu'il y a facile 30 personnes à l'autre arrêt. Il nous explique que l'autre bus amène les gens directement au métro, tandis que le bus pour lequel il fait la queue (bon, tout seul c'est pas faire la queue, disons le bus qu'il attend) retourne au port et au ferry. Comme le ferry, on s'en lasse pas, on rejoint le gars et on se met à attendre.
On a jamais comprit pourquoi les chinois se sont mit à courir en entendant le message dans les haut-parleurs, puisqu'il semble y avoir des bus jusqu'à minuit.

Le trajet de retour semble incroyablement long, peut-être parce qu'on est crevés. Je m'endors à nouveau à moitié, pendant qu'on roule dans le noir en frôlant les franges de la jungle, tout autour. Peut-être que ça n'est pas une vrai jungle, peut-être que c'est simplement une forêt tropicale, mais j'aime l'appeler "la jungle", parce que c'est ce que le paysage m'évoque : luxuriant, emplit de bruits bizarres, et suffisamment impénétrable pour être légèrement inquiétant.

Au port, il faut attendre le bateau. On ne fait rien de spécial, je m'assoie sur la barrière d'un abris-bus, on discute, et puis on finit par embarquer. Une fois à bord, je m'allonge sur deux sièges et je me rendors. J'ai prêté mon appareil à Arnaud, qui sort sur le pont. Quelques minutes plus tard, il revient me chercher, pour me montrer la vue, de nuit. Un peu vaseuse (oui, j'ai vraiment dormis), je le suis à l'air libre, où les lumières des îles dansent sur la mer. On ne peut pas voir HK, pas encore, mais des tas de bateaux éclairent la nuit. On fait semblant de sauter par dessus bord, on prend des dizaines de photos floues, pendant qu'un touriste lit son bouquin derrière nous. Il est assis, tout seul, concentré, pendant qu'on fait les pitres à deux pas.

La baie à nouveau, depuis la mer, et les lumières, les décorations de noël géantes, nous voilà de retour. Il fait nuit noire à présent, mais toujours très doux, alors on décide de rentrer à pied. Cette partie de la ville est tellement saturée de voitures que des passerelles ont été construites au dessus des routes, pour les piétons. On peut donc parcourir presque tout central entre ciel et terre, bien que cela nous oblige à faire des tas de tours et de détours, d'un building à l'autre.
Chris m'envoie un message pour savoir où je suis, lui et Nicolas, son coloc français, veulent aller manger. Je ne suis plus très loin, je dis au revoir à Arnaud qui est à HK pour une vingtaine de jours, et je grimpe jusqu'au sixième. A peine arrivée, je repars avec mes hôtes qui, sortant du boulot, sont en costard. Avec mes habits fripés de voyageuse, je fais piètre figure, mais à HK, tous le monde s'en fiche. Il y a trop de gens pour perdre son temps à regarder les fringues des autres. Moi, en revanche, je passe mon temps à analyser les styles vestimentaires des uns et des autres, j'aime bien.

On mange dans un japonais, moi j'ai pas très faim, on rentre, on discute pendant un bon bout de temps, mais j'ai oublié de quoi. Et puis j'appelle Claudia, pour savoir ce qu'elle fait le lendemain. On décide de se retrouver pour aller à la piscine, et puis à Aberdeen, sorte de village flottant de l'autre côté de l'île de HK. Je vais me coucher, et c'est la fin de la journée.

04/12/2011

Compte-rendu Chine / jour 14































Jour 14

Ce matin j'ai RDV avec un français qui m'a contacté via le site du routard, pour aller visiter Lantau, la grande île avec l'aéroport, Disneyland, et une statue géante de Boudha. Nous, on y va pour la statue géante, et pour les paysages, et éventuellement pour la plage. 
Avant de retrouver Arnaud (c'est le nom du français), je voudrai changer mes yuans en dollars, histoire d'avoir un peu de liquide sous la main, et de rembourser tous mes généreux débiteurs. Seulement voilà, j'ai oublié qu'à 8h du matin, à Hong-Kong, rien n'est ouvert. Et surtout pas les bureaux de change. Je marche de Wai Chan à Central, où j'ai RDV, de plus en plus désespérée. Mais non, décidément, tout est fermé. Je décide de descendre dans le métro, rempli de boutiques et d'agences et tout genre, en espérant tomber sur une banque, lesquelles changent effectivement les devises étrangères, mais à des taux que je sais désavantageux. 
Mais je suis en retard, je fonce donc vers le lieu de RDV, décidée à revenir jeter un oeil avec Arnaud. Que je trouve au lieu dit, à l'heure dite. Je lui explique rapidement la situation, et on replonge aussitôt dans le métro, où j'ai repéré, en venant, un guichet ouvert dans l'un des petits bureaux sous-terrains. 
On fait la queue, mais pas trop, et puis je demande à la dame combien je peux avoir de dollars avec 200Y. Là, elle m'explique que la banque prend une commission de 50$, et puis elle me montre le résultat : 230$ environ. En voyant ma tête, l'employée me propose, gentiment, de remonter par la sortie J, où un bureau de change indépendant me proposera un meilleur taux, et sans commission. Là-bas, la dame m'explique qu'elle va me donner 286$. Elle m'en donne 320. Je ne sais pas si c'est mon jour de chance ou quoi, mais je prend l'argent et je me casse en vitesse, sans rien dire. Voilà une journée qui commence bien !

Avec Arnaud, on décide de monter en haut de la tour de la banque of China avant de partir pour Lantau. Chris m'a dit que c'était gratuit en semaine, et puis on est pas tellement pressés. On se pointe donc, tout guillerets, on erre un peu dans le hall, avant de comprendre que pour monter, il nous faut un pass, et que pour avoir le pass, il faut qu'on montre nos passeports (le mien est chez Chris, heureusement Arnaud à le sien sur lui) et qu'on ouvre nos sacs. Une fois ces formalités accomplies, on nous remet les fameux pass (on met un peu de temps à comprendre dans quel sens les biper sur la machine devant les ascenseurs). Nous voilà en train de franchir les étages à toute vitesse, 12, 25, 34, 47... L'ascenseur s'arrête. On comprend qu'il ne va pas plus loin, alors on descend. Là il y a une grande baie vitrée avec vue sur Central en contre-bas. On prend pleins de photos, on regarde un petit peu, et puis on veut voir plus haut, alors on se dirige benoîtement vers les ascenseurs indiquant "47-70". Malheureusement notre super-pass ne nous donne pas accès aux étages supérieurs, il faut redescendre, nous indique en anglais hésitant le monsieur de la sécurité. 

Un peu déçus de ne pas être grimpés jusqu'en haut, on ressort malgré tout, essayant de repérer notre étage depuis le sol, le nez en l'air au milieu du trottoir.

Maintenant je maîtrise le ferry, je guide donc Arnaud jusqu'aux quais, où on constate que le prochain ferry ne part pas avant 40 bonnes minutes. Parfait pour une pause petit-dej ! Direction le Subway (re-petit pensée pour Sonia), où je prend les fameux cookies pendant qu'Arnaud, motivé, commande le sandwich spécial petit-dej' (oeuf-mayo).
Arnaud, c'est un animateur, alors on se montre nos dessins, on discute écoles d'art et photoshop, assis à une petite table en formica coincée entre le comptoir et la porte. Un vieux chinois essaye son anglais sur nous. On comprend pas tout mais on sourit gentiment en hochant la tête. Il a l'air très content.

On finit par se lever pour aller attraper notre fameux ferry. Là, on se rend compte qu'on s'est planté dans les horaires, et on retourne s'asseoir en face des quais pour une autre vingtaine de minute. On finit quand même par y grimper, dans ce ferry, direction Lantau, où nous sommes sensés prendre un bus pour le Boudha géant. Le trajet est moins long que pour se rendre à Cheng Chau, on en profite cependant pour admirer, encore une fois, la baie dans le brouillard.
Une fois sur l'île, on s'embarque dans le fameux bus, qui met une éternité pour arriver au Boudha géant. On constate rapidement qu'on s'enfonce dans les terres, et que la plage ne sera donc pas au programme du jour. Mais le paysage vaut tout de même le détour, tout en jungle et en collines. En chemin, on aperçoit des plages magnifiques qui nous donnent envie de sauter du bus, malgré le mauvais temps. 

Quand on arrive enfin, le Boudha nous domine de toute sa hauteur, au dessus d'une vertigineuse volée de marches. La foule se presse au pied de la colline, tous comme les petits vendeurs de souvenirs. Moi, j'ai entendu parlé d'un repas avec les moines dans le temple qui jouxte le Boudha, et il est près de midi, alors on décide de découvrir ce qu'il en est. Si mon guide indique le repas à 2 euros, il coûte en réalité 6 euros. Mais qu'à celà ne tienne, on a faim, on achète les tickets. Et puis ça nous donne le droit de voir une relique, genre un bout d'os du Boudha. Chouette.

On se dirige donc vers le monastère qui, pas de bol, est en pleine réfection. Du coup c'est un peu moche. Et impossible de dégoter le réfectoire, avec tous ces travaux. On finit quand même par y arriver, un peu déçus de constater qu'il n'y a pas de moines à l'intérieur, juste des touristes (mon guide raconte n'importe quoi). La nourriture y est tout de même excellente, même Arnaud le concède, lui qui ne mange que Mac Do (ou presque) depuis son arrivée à HK, quelques jours plus tôt. On essaye d'avaler tout, absolument TOUT ce qu'il y a sur la table, mais c'est vraiment trop copieux, et on finit par renoncer, vaincus par tant d'abondance. Soupe, riz, légumes, tofu, tofu encore et légumes par dessus... C'est l'estomac bien rempli qu'on quitte le réfectoire, et que l'on se lance mollement dans une visite du monastère. On fait quelques croquis, on erre entre les bâtiments, et puis on finit par revenir au Boudha, bien décidés à entamer la grimpette. 
Finalement c'est pas si terrible, et on y est vite. Pas de chance, le ciel est tout brumeux, impossible de voir la mer, juste les collines et la jungle, tout autour. Et l'affreux téléphérique qui transporte les touristes trop riches pour prendre le bus. On se balade un peu autour, on rentre DANS le Boudha, on aperçoit la relique (deux fragments d'os quasi-invisible à l'oeil nu, à vrai dire), et puis on décide de redescendre et de se balader un peu dans les environs.

A la base, notre objectif est de localiser les plantations de thé du monastère, mais on se retrouve vite à crapahuter hors des sentiers battus pour prendre des photos d'aventuriers. On tombe même sur une sorte de vieux sanctuaire (un tombeau ? Un temple secret ? impossible à dire) perdu au milieu de nul part. On grimpe à travers champs, moi en sandales (heureusement, pas de mauvaises rencontres dans les herbes hautes), on trouve des bananes sauvages, on pose dans la pampa... Bref, on s'amuse bien.
On grimpe tout en haut d'une colline, où l'on peut enfin apercevoir, loin dans le brouillard, un petit morceau de la mer. En face, le Boudha domine le paysage, bronze sur fond gris. 
Le paysage est à couper le souffle. On ne résiste pas à la tentation de se prendre en photo, Into-the-wild style, ce qui implique tout un tas de trajets compliqués d'un caillou géant à un autre, puisque l'un d'entre nous est perché sur un rocher pendant que l'autre se fraye un chemin à travers la végétation pour atteindre, puis escalader un deuxième rocher. Dans l'intervalle, c'est comme si on était seul au monde, ou du moins seuls avec Boudha, assis tout seul sur sa colline. Tout est calme, le soleil décline peu à peu, les touristes ont vidé les lieux. Quand on se décide à redescendre, la nuit est tombé, on est tous seuls. On presse le pas pour rentrer, inquiets (enfin, surtout moi) à l'idée de louper le dernier bus. Je ne suis guère séduite par l'idée de redescendre au port à pied (c'est très, très loin...).

De retour au pied du Boudha, on retrouve d'autres retardataires, qui se mettent à courir à la diffusion d'un message, en chinois, dans les hauts-parleurs du monastère. On court aussi, des fois que, sans vraiment bien comprendre ce qu'il se passe. Suivant les touristes chinois qui galopent devant nous, on finit par retomber sur la station du bus.

Mais que va-t-il se passer ensuite ? Encore une fois, je vais couper cette looongue journée en deux, et laisser le suspens s'installer !