20/01/2012

Un peu d'Australie

Alors oui, je sais, je suis en Australie depuis deux mois, et je n'en ai pas encore touché un seul mot sur ce blog. Mais c'est difficile de savoir par où commencer. Évidemment je ne vais pas faire un compte-rendu au jour le jour, comme pour la Chine, parce que déjà il ne se passe pas des trucs intéressants tous les jours, et parce qu'ensuite je n'aurai pas moins d'une soixantaine de jours à rattraper avant d'en venir au moment présent.
Je vais donc m'abstenir.

En revanche, j'ai vraiment envie d'écrire une petite (non, en fait, ce sera long, je préfère prévenir) note sur ces gens formidables que sont, de manière générale, les australiens. Depuis que je suis arrivée, je ne compte plus les gestes de gentillesse et de générosité dont j'ai bénéficié. Je sais que certains d'entre vous, chers lecteurs, ont déjà entendu ces histoires, mais le monde doit savoir : viva Australia !

Ma première aventure remonte à mon tout premier jour ici, alors que je tentais de comprendre le fonctionnement du métro de Melbourne. Entendons-nous bien, leur métro ne vaut pas mieux que notre RER. Un train toutes les 15 minutes (et encore, avec de la chance), du retard en veux-tu en voilà et un système tentaculaire parfois difficile à déchiffrer. Me voilà donc plantée devant une machine à tickets, essayant désespérément de venir à bout de ma mission, à savoir, acheter un billet pour UN trajet. Depuis, j'ai appris que ça n'existe pas. Tu payes pour deux heures (4$), ou pour la journée (7,60$), pas de ticket à l'unité. C'est débile, et ça revient vite cher, sauf si tu fais quinze voyages par jour. Vive le vélo !
Bref, je suis là, avec mon sac de routarde sur le dos, en Australie depuis moins de trois heures et déjà en train de lutter. Soudain, un mec surgit derrière mon épaule, il baraguine quelques chose. Je dis :
- " What ?
- Do you need a ticket ? Répète-t-il,
- Yes, but I don't understand the...
- Take mine, I finished my day !".

Voilà, un inconnu vient de me donner son ticket de métro. Comme c'est un "daily", il est valable toute la journée, et plutôt que de le jeter, l'inconnu en question préfère l'offrir à une pauvre voyageuse harrassée dans mon genre. Ravie, je me dirige donc vers les quais, et saute dans un train direction Belgrave.

Ma deuxième aventure ne survient qu'une vingtaine de minutes plus tard quand, une fois descendue du train, je suis sensée rejoindre la maison de Rachel. Sur les multiples plans que je me suis dessinée à la va-vite à HK, avant de prendre l'avion, tout paraît simple. En réalité, il fait chaud, mon sac me scie les épaules, les rues n'ont pas de panneaux et je suis très vite perdue à nouveau.
Je commence alors à aborder les passants, espérant qu'ils puissent m'indiquer la rue que je recherche. Il apparaît très rapidement que je suis très loin de l'endroit où je suis sensée être (enfin, pas si loin, mais avec 20kg sur le dos et neuf heures d'avions dans les pattes, ça fait une sacrée trotte). 
Heureusement, je croise une gamine en uniforme scolaire et sa maman, toutes les deux en train de siroter un "slurpee" (pour ceux qui regardent Glee, c'est la boisson glaçée que les losers se font sans cesse jeter à la figure). Elles savent où se trouve la rue de Rachel, mieux, elles vont m'y conduire en voiture ! Incroyable, j'enfourne mes bagages dans le coffre et je saute dans la voiture pendant que la fille me promet qu'elle et sa mère n'ont pas l'intention de me kidnaper. Elles n'ont pas vraiment le profil du kidnappeur type, surtout la fille avec son uniforme, ses socquettes blanches et ses rubans dans les cheveux. Et puis c'est moins dangeureux que ma chevauchée en mobylette à Yangshuo (pas vrai maman ?). On discute tranquilement pendant que la mère fait un grand détour juste pour me déposer devant la porte de Rachel. Ravie, je leur dis aurevoir et je me prépare à rencontrer ma première hôte sur le sol australien.

Alors là, ça se gâte à nouveau, parce que, quand je frappe à la porte de la maisonnette, personne ne vient m'ouvrir. Or, Rachel m'a dit dans son mail qu'elle serait là tout l'aprem. Bon. 
Un peu déboussolée, je reste plantée dans le jardin. 
Je n'ai pas de téléphone australien. Je n'ai pas le numéro de Rachel. Je n'ai aucun moyen de contacter mes prochains hôtes. Je n'ai pas d'adresse d'hôtel sous la main, et de toute manière je n'ai pas de carte de Melbourne.
Je regarde la maison.
Elle a l'air un peu vieille, et un peu abandonnée, aussi (en fait non, il y a clairement des trucs qui poussent dans un coin, mais à ce moment là je suis trop paniquée pour le remarquer). Je retourne dans la rue, la voiture de mes bienfaitrices a déjà disparue. En désespoir de cause, je tente de sonner chez les voisins de droite. Aucune réponse, normal, me direz-vous, il est 4h de l'après-midi un vendredi, tous le monde est encore au boulot. Dans la maison à gauche, je vois des gens à travers la fenêtre. Je sonne, personne ne répond, j'en déduis que la sonnette doit être cassée. Je retourne devant chez Rachel. Je frappe, je sonne, je cogne à la fenêtre. Vide, vide, vide.
Je garde la tête froide, bien que de plus en plus inquiète, et je retourne chez les voisins de gauche. Avec mon sac sur le dos et tout, je décide de m'introduire dans leur jardin et de frapper directement à la porte. Je peux entendre la télé à travers la fenêtre ouverte. Un bref silence dans la conversation, quelques regards surpris, et l'un des occupants de la pièce se lève pour m'ouvrir, un peu circonspect. 

Je lui explique la situation, et cinq minutes plus tard je suis chez eux, assise sur le canapé, une bière à la main. Aucuns d'entre eux ne sait où se trouve Rachel, mais ils me proposent de rester l'attendre chez eux. Ils me proposent même de m'emmener acheter une carte sim, pour que je puisse contacter Rachel (dont je n'ai toujours pas le numéro, ahem). En vérité, ils ne la connaissent pas tellement, leur voisine, ils lui ont juste emprunté un truc une semaine plus tôt. Mais bon, au moins, elle existe, soulagement ! 
Je laisse mon sac chez eux (mais pas celui avec mon ordi et tout hein, on sait jamais), et nous voilà partit, en voiture, pour le supermarché du coin. C'est la deuxième fois en moins d'une heure que je me retrouve dans une voiture inconnue, en compagnie de gentils australiens tout prêts à traverser la ville pour m'aider. Je dégote une carte sim, l'un des colocs m'achète une bouteille de vin (on ne peut pas dire qu'ils ne savent pas reçevoir !), et nous voilà de retour chez eux, où une Rachel désolée me saute dans les bras en s'excusant quinze fois.

Et tout ça le premier jour.

Quelques jours plus tard, perdue dans Melbourne (encore) alors que je cherche l'une ou l'autre des maisons que je dois visiter, pas moins de quatre inconnu(e)s m'assistent dans ma quête, I-phones en main, prêt à perdre 15 minutes de leur temps sur un coin de trottoir brûlant juste pour m'aider. Cette situation s'est répétée une bonne douzaine de fois avant que je ne m'équipe à mon tour d'un smart-phone (merci papa et maman !). 

On m'a aussi donné de la nourriture gratuite, comme ça, peut-être parce que j'avais l'air sous-alimentée. Miche de pain, légumes et herbes en tous genre, et même un casque de vélo une fois (ça ne se mange pas, mais c'est obligatoire ici). J'ai aussi eu un café gratuit le jour ou je suis allée acheter des lumières pour le vélo en question (obligatoires également...). Bref, je ne compte plus les trucs qu'on me refile pour rien du tout. 

Tout ça pour dire que les australiens, ce sont un peu les québécois de l'hémisphère sud ^^







15/01/2012

Compte rendu Chine / dernier jour









Jour 17

On en voit finalement le bout, me direz-vous. Il m'a fallut deux mois pour venir à bout des mes 17 jours chinois, mais voilà, j'y suis presque. Le dernier jour de mon périple en Chine, mais aussi le premier jour de mes 23 ans, et le point de départ de mon aventure australienne.
Mais avant de prendre l'avion (qui décolle à 23h45 le soir-même), j'ai prévu de revoir Claudia, avec qui je suis sensée retourner manger dans la petite gargote de l'avant-veille. Nous sommes également sensées nous balader à nouveau autour de Central, acheter du tissu et arpenter une dernière fois (dans mon cas) les petits marchés qui poussent comme des champignons au pied des buildings.

Pour la première fois en deux semaines, je fais la grasse mat', joie ! L'habitude aidant, je me réveille quand même aux alentours de huit heures, je dis vaguement au revoir à Chris qui part au boulot, et je me rendors jusqu'à tard dans la matinée. J'avais plus ou moins prévu de commencer mes bagages avant de rejoindre Claudia, mais je me lève trop tard, et laisse donc cette corvée de côté. De toute manière je n'ai pas grand chose à empaqueter.

Cependant ma peur irrationnelle de rater le train s'applique également à l'avion. Oui, parce que depuis que j'ai environ 14 ans, et que j'ai commencé à prendre le train régulièrement pour me rendre à l'internat, je cauchemarde sur les trains. Un nombre ridiculement important de mes cauchemars est basé sur le fait de rater le train. Et mon cerveau invente chaque fois une nouvelle manière de me retarder. J'ai également rêvé deux fois que je loupais l'avion, et même, plus stupide encore, le métro...
Bref, le fait de ne pas avoir bouclé mes bagages m'angoisse légèrement, compte tenu du fait que, une fois sortie de l'appartement, je serai enfermée dehors jusqu'à ce que Chris ou l'un de ses colocs rentre du boulot. Et comme j'ai le projet de me rendre à l'aéroport au moins trois heures avant le départ, il me faut un peu de marge pour terminer de tout ranger sans trop de stress.

Qu'à cela ne tienne, je ne vais pas passer mon dernier jour enfermée à attendre que l'un de mes hôtes revienne. Je prend mon courage à deux mains et quitte l'appartement, refermant irrémédiablement la porte derrière moi. J'espère pouvoir revenir aux alentours de cinq heures, six heures me paraissant une marge raisonnable pour faire mes bagages, me rendre à l'aéroport et accomplir toutes les stupidités pré-décollage qu'on ne manquera pas m'imposer une fois sur place.

Je rejoins donc Claudia, même endroit, sortie E. Cette fois je ne suis pas en retard, elle non plus, on se rend à nouveau dans le petit resto de l'avant-veille. Comme la dernière fois, le thé coule à flot, on mange des tas et des tas de trucs, on prend des photos des posters orange fluos où des caractères chinois sont tracés à la main. On se demande ce que ça veut dire, peut-être juste le menu, que nous on prend en photo comme des débiles sous l'oeil impavide des clients chinois (c'est à dire de tout les autres clients, en réalité). 
C'est alourdies de quelques kilos que l'on se traîne jusqu'au Central market, où Claudia achète du tissu thaïlandais. Au final je ne trouve rien à mon goût, n'étant pas spécialement fan des paillettes, des broderies satinées et des motifs orientaux. J'aime le lin et le coton uni, voilà.

Il pleut, c'est un peu déprimant, je me sens déjà triste à l'idée de quitter Hong-Kong, comme j'ai été triste un an plus tôt de quitter New Delhi. Je suis tombée sous le charme de la ville, avec ses marchés traditionnels qui grouillent entre deux buildings ultra-modernes, ses vendeurs qui pèsent les fruits avec des balances à l'ancienne, utilisant de gros poids en plomb, quand d'élégants traiders en costumes leurs tendent la monnaie. Ses fruits de mer étalées le matin sur les trottoirs, où des chinoises en mini-jupe tapotent leur I-pod. J'ai aimé Aberdeen, j'ai adoré les îles, et les enseignes criardes de Monkok, et les gens d'ici vont me manquer, aussi, peut-être d'autant plus parce que je sais qu'il y a très peu de chance que je les revois un jour.

Mais sous la pluie HK est incroyablement photogénique. Claudia et moi mitraillons sans discontinuer, vaguement abritées sous nos foulards, vu qu'on a pas de parapluie. On cherche en vain Cat street et son marché aux antiquités, que je suis incapable de retrouver. De boutiques en boutiques, d'échoppes en échoppes, il est déjà presque cinq heures. L'un des colocs de Chris me confirme par texto qu'il est de retour à l'appartement. Le stress m'enflamme à nouveau, je veux absolument rentrer, finir mes bagages et vérifier chaque petit détails avant le départ. Entre autre noter les adresses de mes futurs hôtes, me procurer un plan du métro de Melbourne, essayer de comprendre comment je vais me débrouiller pour traverser la ville sans me perdre. Il y a tant de choses qui pourraient tourner mal que j'en ai le vertige. 

Je dis au revoir à Claudia, que je suis réellement triste de quitter. Mais elle habite à Paris, et moi aussi, un jour, j'y vivrai, alors ce ne sont pas vraiment des adieux.

De retour à Wan Chai, je trouve le moyen de me perdre, car j'emprunte la mauvaise sortie. Ce contre-temps alimente un peu plus ma paranoïa. Je finis néanmoins par retrouver l'appartement, et je m'attaque aussitôt aux bagages (ce qui me prend, en toute honnêteté, peut-être 10 minutes). Puis je me rue sur internet, à la recherche d'un plan de Melbourne, testant tout les itinéraires possibles pour me rendre chez Rachel qui, bénie soit-elle ! M'a envoyé des instructions claires et détaillées... Mais seulement depuis le centre-ville. Or, l'aéroport est à des kilomètres du centre-ville (logique, me direz-vous), tellement loin que le métro n'y va même pas. Métro dont le système reste obscur pour moi, puisque, contrairement à tous les autres métros que j'ai expérimenté, il ne fonctionne pas comme notre bon vieux métro parisien. La carte est incompréhensible, les tarifs introuvables, les lignes n'ont pas de numéros et pas de couleurs. Quand aux bus pour quitter l'aéroport et rejoindre la ville, impossible de les localiser sur le plan, ou de consulter leurs itinéraires.

Lorsque Chris rentre du boulot, je suis complètement paniquée. Il m'oblige à lâcher l'ordinateur et me rassure comme il peut. Il est huit heures, j'ai prévu de partir à neuf heure. Chris accepte de m'accompagner à l'aéroport, ce dont je lui serai éternellement reconnaissante, puisque je suis également extrêmement stressée par les formalités d'embarquement. Bien sur, ceux de mes bien-aimés lecteurs qui ont prit l'avion des dizaines de fois rirons de toute cette angoisse inutile, mais pour moi, prendre l'avion toute seule à Hong-Kong, c'est une véritable épreuve. Je suis donc bien contente d'avoir Chris pour me tenir la main.
Nous quittons l'appartement, avec un petit pincement au coeur pour moi. 

Il nous faut bien une heure pour arriver à l'aéroport. Là, je me laisse gentiment téléguider par Chris, puisque je suis complètement démunie. Je regarde mon sac disparaître, avec sa grosse étiquette MEL, et je me prépare à franchir les portes d'embarquement. Je me met franchement à pleurer quand il me faut finalement dire aurevoir à Chris, tout aussi bien parce que c'est ici que beaucoup de choses se terminent, mais aussi parce que l'inconnu commence à nouveau. Moi qui avait si peur de la Chine, maintenant j'ai peur de la quitter. Mais il faut bien franchir ces fichues portes, alors c'est seule à nouveau que je prend place dans la grand hall, en pensant à Claudia, Vivienne, Karen, Dan et Mona, Chris, Nicolas, Allen, les suisses, les anglais, les allemands, les canadiens, les chinois et les français que j'ai croisé sur ma route. 

Voilà, j'ai voyagé deux semaines toute seule en Chine. A le dire, comme ça, ça paraît rien du tout. Qu'est ce que c'est, deux semaines, quand je pense à ceux qui voyagent depuis deux, quatre, dix mois ? Mais pour moi c'était vraiment quelque chose, et c'est presque quelqu'un d'autre qui prend cet avion pour l'Australie, avec un peu plus de souvenirs, d'amis, et de plomb dans la tête qu'en quittant la France.

08/01/2012

Compte rendu Chine / Jour 16 (suite)






Je me retrouve à nouveau dans la station surpeuplée de Mongkok, où les gens se font passer d'étranges colis d'un côté à l'autre des barrières du métro. Voilà comment ils procèdent : quelqu'un attend nonchalamment d'un côté de la barrière, près des portiques qui permettent l'accès aux quais. Intriguée, et parce que Vivienne est en retard, je les observe discrètement. Tout comme moi, ils semblent attendre quelqu'un, puisqu'ils détaillent tout nouvel arrivant, le cou tendu. Alors qu'ils semblent commencer à désespérer, un passant, de l'autre côté, fonce sur eux, un paquet à la main. La discussion s'engage en chinois, l'un comme l'autre semblent pressés. Le paquet change de main au dessus de la barrière, une liasse de billet apparaît, disparaît, et les deux protagonistes se séparent, chacun courant de son côté. 

J'observe le manège se répéter 4 ou 5 fois (oui, Vivienne est très en retard), entre deux femmes, un vieux et une jeune fille, deux hommes... toute les classes d'âges semblent participer, et tout le monde semble s'être donné RDV au même endroit. De même, le porteur de paquet est toujours côté quais, quand l'acheteur est à l'extérieur, comme moi. Comment ces gens se reconnaissent-ils, est-ce qu'ils se sont déjà vu avant, est-ce qu'ils prennent contact via internet ? Mystère.

Pendant que je me distrait comme je peux, Vivienne finit par arriver. Je suis très contente de la revoir, et on commence aussitôt à papoter. Elle m'a apporter un cadeau, un cahier super mignon avec des petits dessins kawaïs partout (genre des petits ours dans des moules à cupcakes, ou comment combiner deux trucs mignons en un), et une carte qu'elle a dessiné. Je suis super touchée, déjà parce que je ne m'attendais pas à recevoir de cadeaux cette année, et ensuite parce que je ne connais Vivienne que depuis 15 jours, au cours desquels on ne s'est vues que trois jours. Le message dans la carte est adorable, le cahier aussi, bref, je remercie quinze fois Vivienne qui ne sait plus où se mettre.

Elle vient de finir ses examens, auxquels elle a eu une super note. Je ne sais plus si j'en ai parlé, mais elle étudie l'espagnol, et rêve de retourner en Europe, où elle a passé un mois l'année précédente. On se balade un peu par ci, par là, on discute beaucoup (de garçons principalement, et oui !), on achète encore un de ces jus de mangue à la gelée (avec la paille géante pour pouvoir aspirer les morceaux de gelée), et on fait même un peu de shopping. j'ai la vague idée de m'acheter une robe pour mon anniversaire, mais j'abandonne rapidement, quand Vivienne m'avoue ne pas aimer le shopping. On mange au Subway, où elle n'a jamais mit les pieds, malgré le fait qu'on ne peut pas faire deux pas à HK sans tomber sur l'odeur caractéristique (Sonia me comprendra^^). Et puis on bouge vers Central, où je suis sensée retrouver Claudia, Chris, Nicolas (son coloc), Arnaud et quelques autres. Vivienne réalise alors que la moitié d'entre eux sont français, ce que je n'avais pas réalisé moi-même. J'ai invité certains des couchsurfers rencontrés sur l'île, au regroupement CS, mais aucun d'entre eux ne pouvait venir, ce qui fait de Vivienne la seule chinoise du groupe. Je lui promet qu'on ne parlera pas en français.
Nicolas est déjà là quand on arrive, avec Aurélie et Grégoire, que je n'ai jamais rencontré, mais avec qui j'ai discuté par mails avant mon départ, via le forum du routard. On a essayé plusieurs fois de se croiser à HK, mais sans succès. On se met aussitôt à tous parler français, au grand désespoir de Vivienne, que je rassure en lui promettant que TOUS les autres ne sont pas français. C'est alors qu'arrive Claudia (française, haha), que je suis encore une fois ravie de revoir, et Arnaud, sans Benoît qui avait un autre truc de prévu. 
Apparemment, on attend plus que Chris, l'unique autre non-français du groupe.

On reçoit alors un message où il nous demande de le rejoindre dans un bar dont j'ai oublié le nom, et qu'aucun d'entre nous ne connait. On essaye d'obtenir des informations quand à la localisation du lieu, mais Chris se révèle tout à fait inutile, comme guide. Et puis on réalise que personne ne sait comment aller à Lai Kwan Fon, de toute manière. Commence alors une énième errance Hong-Kongaise, toujours aussi survoltée et ponctuée de demi-tour en épingles et de détours inutiles. Celà permet néanmoins à chacun de faire connaissance avec son voisin d'errance, et somme toute on s'amuse beaucoup.

On finit par arriver au bar, où Chris est avec une couchsurfeuse coréenne. On galère pas mal pour commander à boire, déjà parce qu'on y voit rien, parce qu'on entend rien (la musique est très forte et on hurle tous pour se raconter nos vie en oubliant de regarder le menu), et parce que la serveuse est aussi agréable qu'une porte de prison. On finit nénamoins par tous avoir un verre à la main, ou un appareil photo, ou les deux. Moi, je ne prend aucune photo, trop occupée à discuter, ce qui fait que je n'ai pas d'images de ce soir-là. 
Quelques temps plus tard, on se déverse tous dans la rue en piallant, direction le 7/11 du coin, où on achète des bières avant d'aller se poser sur les escaliers surplombant une petite place animée. On bloque complètement le passage, ce qui nous oblige à nous lever pour laisser passer les gens qui veulent descendre (ou pas, vu que des fois on se rend pas compte que quelqu'un veut passer, et on reste assis à papoter tranquillement).

Aurélie et Grégoire m'on aussi amené un petit cadeau, un porte-bonheur chinois que j'accroche illico à mon téléphone (enfin, qu'Aurélie accroche à mon téléphone parce que je suis trop empotée pour comprendre comment faire). Je suis super contente de ce troisième cadeau inespéré (Claudia m'avait aussi ramené une barette de Shenzhen, rappelez-vous), et j'ai du mal à croire que je fête mon anniversaire à HK, assise sur une marche d'escalier au coeur de la ville, en compagnie d'un groupe de quasi-inconnus tous plus adorables les uns que les autres. 

Je finis par rentrer avec Chris, en tramway, encore un peu hallucinée.

06/01/2012

Compte rendu Chine / Jour 16















Jour 16

Aujourd'hui, c'est donc mon anniversaire. Je me lève tôt pour prendre le ferry direction Lama, sans réel plan en tête. Je commence à fatiguer des visites, et j'ai surtout envie de retourner à la plage ou de glander quelque part au soleil. A quatre heure, je suis sensée retrouver Vivienne à Mongkok, et passer la fin de l'après-midi avec elle, avant de rejoindre les gens que j'ai invité à mon anniversaire pour passer la soirée à Lai Kwan Fon, ou Lai kwon Fan, enfin bref, un quartier noctambule de Hong-Kong dont on m'a vanté les mérites plusieurs fois depuis mon arrivée.
J'ai du mal à réaliser que c'est mon anniversaire. Le contexte est trop étrange, trop exotique. Je marche à nouveau jusqu'à Central, je commence à bien connaître la route. D'une certaine manière, j'ai envie de crier  à tous le monde que c'est mon anniversaire, que j'ai 23 ans, et que je suis plus loin de chez moi que je ne l'ai jamais été. Je me sens très fière de moi, d'avoir fait tout ce chemin sans embûches, et de pouvoir dire "J'ai fêté mon anniversaire à Hong-Kong", même si pour le moment, je n'ai pas fais grand chose à part marcher dans la rue en souriant bêtement.
J'arrive aux quais et grimpe dans le ferry, déjà sur le point de partir. Alors que j'attends le départ, j'entends une voix familière parler en français. Je me retourne, c'est Arnaud, l'animateur avec qui je suis allée à Lantau, qui vient d'embarquer à son tour avec un autre français. L'autre français en question s'appelle Benoît (il me semble), il a 21 ans et il a voyagé un peu partout.
J'ai enfin l'occasion de claironner "c'est mon anniversaire", et je suis bien contente. Bon, en vérité Arnaud est déjà au courant puisque je l'ai invité le soir même, mais j'en profite pour inviter Benoît.

Alors qu'on approche lentement de Lama, j'ai avec les garçons une conversation très intéressante à propos de couchsurfing. Benoît à du mal à saisir le concept, il semble méfiant. Il nous demande si on laisse un billet sur la table quand on quitte l'un de nos hôtes. Je me rappelle ma propre méfiance la première fois que j'ai entendu parler du concept. J'étais en 2eme année de DMA à Paris, et mon amie de lyçée Anabel venait de rentrer de son voyage jusqu'en Turquie, au cours duquel elle avait fait pas mal de couchsurfing. Ce n'est que 2 ans plus tard que je m'y suis mise, avec l'Inde. Depuis, je n'ai jamais eu de mauvaises expériences. Quelques unes meilleures que les autres, évidemment (je ne reviendrais pas sur Canton et mon interminable journée passée à arpenter des rues apparemment sans fin), mais de manière générale c'est l'une des meilleures manières de voyager, à mon sens.

On arrive finalement à Lama, un peu indécis quand à la suite du programme. Les garçons n'ont pas plus d'idées que moi quand à la manière d'occuper notre journée sur l'île. De mon côté, je n'aspire plus ou moins qu'à trouver la plage, sachant que c'est mon avant-dernier jour et que j'aimerai en profiter pour... Et bien ne rien faire, voilà. On arpente un peu les rues de la petite ville de pêcheurs qui enserre le port, à la recherche d'un endroit pour manger. Benoît et moi sommes décidé à manger dans un boui-boui, et l'île n'en manque pas. On finit par opter pour un thaïlandais, dans une rue calme et ensoleillée. C'est super agréable d'être assis là, dans cette rue déserte, à parler voyage, installés sur des chaises en plastiques avec nos sacs à nos pieds.

En parlant de pieds, je porte encore les chaussures ouvertes aujourd'hui, ce qui n'est pas forcément une bonne idée quand on visite une île puisque, la dernière fois, un clou de 5 cm c'est planté dans ma semelle (sans la traverser, qualité italienne). Sans parler de nos batifolages dans les herbes hautes et autres rencontres avec des insectes peu rassurants (ne t'inquiète pas maman, à ce jour aucun insecte hostile ne m'a piqué, mordu, ou sucé le sang). 

Mais aujourd'hui, on ne s'écarte guère des sentiers battus. Arnaud, I-phone à la main, pense que l'on peut traverser l'île et accéder aux plages de l'autre côté en empruntant l'un ou l'autre des sentiers qui sillonnent la cambrousse. On en prend un au pif, qui nous mène un peu plus loin, mais pas à la plage. On s'arrête au milieu d'un petit parc pour enfants perdu dans la verdure, depuis lequel on peut apercevoir les immenses cheminées de l'usine qui défigure Lama. Même si, de mon point de vue, c'est assez incroyable de les voir s'élever au dessus de la jungle, dans la légère brume qui flotte presque toujours sur HK et ses environs.

On ne trouve toujours pas la plage, alors on décide de revenir vers les quais du ferry, et de se trouver un peu de sable aux alentours pour y mettre nos pieds dedans (enfin, ça, c'est mon plan personnel). Après avoir traversé un micro port où stagnent quelques barcasses, et après s'être glissés entre les panneaux en tôle d'un village éphémère où doivent loger quelques marins, on débouche sur la plage, le même genre qu'à Stanley, avec le sable qui crisse sous les pieds et les gros bateaux qui glissent, silencieux, sur l'horizon. Pendant que les garçons restent assis à contempler le paysage, je cours mettre mes pieds dans l'eau. Elle est bonne à s'y jeter dedans, mais je n'ai pas de maillot, et je dois retrouver Vivienne en ville dans un peu moins d'une heure. Alors je me contente de barboter et de ramasser encore plus de coquillages. Après un petit moment d'hésitation, Arnaud se décide à barboter à son tour, pendant que Benoît reste au bord.

Mais c'est déjà l'heure pour moi de repartir, alors je dis au revoir aux garçons, que je suis sensées revoir dans quelques heures à mon anniversaire de toute façon, et je repars vers les quais, où je m'embarque à nouveau. Comme d'habitude, je m'endors à moitié dans le ferry, et le voyage passe très vite. Et puis je saute dans le métro pour rejoindre Vivienne.

Ce qui s'est passé ce soir-là, vous le saurez plus tard, parce que comme je suis une grosse flemasse, je vais aller me coucher ^^