21/05/2012

Aventures victoriennes : Épisode 4










































Great ocean road :

The great ocean road, un must victorien ! Deux jours de voyage le long de la côte, des falaises à perte de vue, des koalas en veux-tu en voilà... Tous ceux qui passent par Melbourne font le voyage. Avec un couple d'amis rencontré via Judi, Carlotta et Alessio, on décide de louer une voiture et de partir en week-end le long de la côte. Judi (déjà repartie, hélas) nous propose d'inclure au voyage l'une de ses travel-buddies, Ashley, qu'elle a rencontré à Brisbane et qui, nous dit-elle, est super sympa. On accepte aussitôt. De manière générale, tous les gens que Judi m'a présenté sont devenus de bon amis (Carlotta et Alessio, Janneke, Ashley...).
Carlotta a un ami qui bosse dans une boite de location de voiture, du coup on peut avoir un bon prix. On décide de récupérer la voiture le samedi matin, et de rejoindre Ashley devant l'agence. Carlotta, Alessio et moi on se retrouve dans le train, puisqu'on habite sur la même ligne. Carlotta me fait de grands signes depuis la porte de leur compartiment et je saute dans le train (et dans ses bras, accessoirement, puisque ça fait un bout de temps qu'on c'est pas vu, étant donné qu'elle et Alessio était en voyage sur la côte est pendant 3 semaines).
Bon, parce qu'on est trop occupés à papoter, on loupe notre station, donc on doit prendre le tram, mais on loupe aussi notre arrêt, alors on marche 800 bons mètres avant de finalement retrouver Ashley (on est à la bourre du coup, ahem).
Une fois les formalités accomplies, on descend dans un grand garage avec plein de voitures. Il y en a une violette, que l'on veut absolument, mais bon, pas de bol, on écope d'une blanche (boring). Avec la voiture, on a un GPS, qu'on met une heure à formater (on essaye de l'avoir en italien, haha), ce qui fait que quand on décolle enfin, il est midi. Mais l'ambiance est déjà bonne dans la voiture, on chante, on chahute, c'est comme partir en colo.
Premier stop : Torquay, capitale du surf autoproclamée.
La très fameuse Bell's beach serait un paradis pour les surfers. On décide d'y manger, installés sur de gros rochers. Des surfers, on en voit peu, il faut croire que ce n'est pas un bon jour. Mais les vagues sont impressionnantes.
Après avoir traîné un peu, on repart. On a récupéré une carte à l'agence qui loue les voitures, avec des numéros tous le long de la côte qui nous renseigne sur les trucs à visiter. On repère koalas et kangourous, notre priorité (je n'ai jamais vu ni l'un ni l'autre à l'état sauvage), et quelques autres trucs intéressants. La carte n'est pas super utile cependant, et le GPS n'en fait qu'à sa tête. On a beaucoup de mal à trouver les kangourous, ou plutôt l'endroit où ils se réunissent : le golf local. Oui oui, une petit troupe de kangourou squatte quotidiennement la pelouse, paresseusement étendu dans l'herbe. On finit par localiser l'endroit, et on prend un nombre inavouables de photo.
Prochain stop, la "rain forest", près de Lorne. Une forêt primaire en climat tempéré. Arbres immenses (VRAIMENT immenses), atmosphère humide et petits ruisseaux. On est là pour admirer une cascade, au pied de laquelle on accède par des escaliers. Une fois en bas, on escalade la plateforme et on s'aventure dans le ruisseau, sautant de rocher en rocher. On est pas les seuls à avoir eu l'idée, des tas de touristes (dont un nombre alarmant de français) se baladent tranquillement dans le coin. Alessio escalade les rochers au pied de la cascade pour aller se mettre la tête sous l'eau. Il glisse et manque se fracasser plus bas, mais non, tout va bien, il se rattrape à temps. Je pense qu'il apparaît sur plus d'un cliché ce jour là, si on considère le nombre de gens qui ont prit la cascade en photo. On rencontre un couple déjà croisé près des kangourous. Ils font aussi la GOR, on leur dis à plus tard, pour les koalas.
On s'arrête donc un peu plus loin, pour admirer trois koalas sauvages qui... ne font absolument RIEN dans leur arbre. Parce que le koala n'est pas un animal très réactif. A part se gratter et lâcher quelques crottes sur nos têtes (et manquer leur but, en plus), ils ne font que dormir. Ils sont adorables, quand même, on ne peut pas le nier. Il y a aussi tout un tas de petits perroquets de toutes les couleurs, qui sautent sur la tête des gens et assaillent un touriste japonais qui veut leur donner du pain. Le couple est encore là quand on repart vers la voiture. On leur indique le bon plan koala.
Après ça on décide de s'arrêter un peu à la plage, où l'on se baigne frileusement (c'est l'océan, ça caille !). On est encore à plusieurs heures de route de notre destination finale pour la journée, Port Campbell, où l'on a l'intention de passer la nuit dans une auberge de jeunesse conseillée par Judi, qui a fait la GOR avec Janneke et une douzaine d'autres personnes, quelques mois plus tôt. On décide donc de stopper les visites pour aujourd'hui, et de se dépêcher de rouler jusqu'à l'auberge, dont la réception ferme à 9h. Je m'endors sur le chemin, et quand je me réveille, le soleil se couche sur les 12 Apôtres, ces gros morceaux de falaises séparés de la côte par l'érosion (4 d'entres eux se sont effondrés, donc ce sont les 8 apôtres maintenant).
Quand on arrive à l'auberge, il est 8h30, juste à temps. Je sais pas pourquoi, on a tous cette brève crise de démence qui nous fait passer pour des fous auprès des quatre allemands qui font la queue derrière nous. On a un fou-rire majeur et on peut pas s'empêcher de raconter des âneries. Trop de voiture peut-être.
On se cuisine des mega-pasta dans la super cuisine de l'auberge, avant de remonter dans la chambre et de jouer aux jeux de cartes aux noms les plus vulgaires que nos quatre pays ont à offrir. "Le tas de merde", "shit-head" et j'en passe. Comme on est bien crevés et qu'on veut se lever tôt le lendemain, on va se coucher à une heure raisonnable, ce qui signifie que je mets des heures à m'endormir. Par exemple, là, maintenant, tout de suite, il est 01h11 en Australie et je suis toute habillée en train d'écrire un compte-rendu sur un voyage qui date du mois de février. Je ne suis pas vraiment une couche-tôt. Fin de la parenthèse.
Le lendemain, il pleut, mais il fait doux. On jette un coup d'oeil aux gorges dont j'ai oublié le nom, et l'on prend des photos sur une plage magnifique, coincées entre les falaises. Dommage qu'il pleuve. Je grimpe pieds nus sur les rochers, à mon habitude (je trouve toujours un truc à escalader), et puis il commence à pleuvoir VRAIMENT très fort. On est trempés (et frigorifiés) en quelques minutes. C'est sous une pluie battante qu'on se rend enfin aux fameux "Appostles" (je sais pas trop comment ça s'écrit, bref, les Apôtres quoi). C'est impressionnant, avec la pluie et le vent. Très "dramatique" comme paysage, on imagine bien une héroïne romantique (et potentiellement tuberculeuse, pour enfoncer le clou) se jeter du haut des falaises pour éviter un mariage forcé.
Après ça, on décide de rouler jusqu'à Warnambool, pour voir un très vieux village de pêcheurs, ou un truc du genre. Bon, en fait, ils font payer $16 l'entrée pour voir trois maisonnettes et une église, alors bon, on est un peu outrés. Alessio, Carlotta et moi, on vient respectivement d'Italie, d'Espagne et de France, alors trois baraques et une église, ça nous impressionne pas des masses. Je décide de faire payer les touristes pour visiter Floure, en rentrant. On visite pas le village, mais on se balade sur la plage, avant de se prendre une nouvelle rincée. Alors qu'on se prépare à rentrer à Melbourne, 300km plus loin, on aperçoit un panneau "wales nursery". Quoi, des bébés baleines ? Après avoir erré un bout bout de temps pour trouver la nurserie en question, on se rend compte que c'est pas la bonne période. Pas de baleines en février, faut revenir en hiver.
Inutile de préciser que je m'endors sur le chemin du retour.


Aventures victoriennes : Épisode 3

Wilson Prom :

Je devais aller camper à WP avec Grahame à l'origine, mais à cause du mauvais temps, on a du annuler (ce qui est ironique quand on pense que j'y suis ensuite retournée pendant UNE TEMPÊTE). Mais quelques semaines plus tard, c'est avec un groupe de couchsurfers que je décide de partir en week-end au "Prom". Il paraît que c'est magnifique et qu'on y voit plein d'animaux, avec sable blanc et mer turquoise en prime. L'une des plages, "Squeaky beach", serait apparemment réputée pour faire "squick squick" quand on y marche. Bref, tout un programme. Pas moins de deux douzaines de couchsurfers sont sensés s'y retrouver, dont quelques connaissances, et une majorité d'inconnus.
Je voyage avec Monica, une canadienne rencontrée quelques semaines plus tôt, Claire, une française qui vit en Australie depuis 4 ans, et John, un australien de la Gold coast qui conduit un van tout pourri dans lequel il a casé un lit, un frigo et tout un tas de bric-à-brac. On fait la route dans le van, ce qui nous évite de louer une voiture, et nous permet d'économiser pas mal d'argent. Bon, il n'y a pas de ceintures à l'arrière, mais ça roule et c'est le principal.
Il fait un temps magnifique, Claire a fait des cookies, on est en route pour la plage, bref, c'est la belle vie. Wilson Prom est à 3-4 bonnes heures de Melbourne, et comme on s'arrête pour faire des courses, on n'est pas rendu avant 15h. Quand on sort du van, la chaleur est écrasante. La première chose qu'on fait, c'est se badigeonner de crème solaire. Comme y a pas de réception ici, pas de téléphones, donc on a aucune idée quand à la manière de trouver les autres couchsurfers. Il n'y a pas moins de 400 emplacements dans le camping, et l'endroit est surpeuplé. Difficile de repérer les quelques têtes connues dans ces conditions. On décide de fabriquer un grand panneau "CS", et on commence aussi à crier le nom des gens qu'on connaît, un peu au hasard. Et là miracle, juste 200 mètres plus loin, une dizaine de couchsurfers s'est confortablement installée (parmi eux, les gens dont a crié le nom aux quatre vents). La moitié d'entre eux est déjà à la plage, tentes montées en vitesse et sacs abandonnés près des voitures.
De notre côté, on s'organise. Janneke m'a prêté sa tente, mais au final John nous propose l'une des ces tentes magiques qu'on jette en l'air et qui se construisent toutes seules. Claire et moi décidons de nous y installer, avant de transformer le van en auvent géant avec une voile de planche à voile. Car bous manquons d'ombre, au camp, et le soleil est brûlant. Il fait plus de 40°, et le paysage me rappelle un peu la garrigue, dans le sud. En plus spectaculaire.
On est enfin prêt à aller à la plage, qui se trouve à 5min de notre camp (on peut entendre les vagues depuis la tente). Au détour du sentier, on aperçoit la mer, bleu turquoise (on ne m'avait pas menti), surmontée par des collines pavées de gros rochers plats délavés par la pluie. Il doit y avoir pas mal de fer dans le coin, si on l'en croit les grandes traînées rouges qui rayent la pierre.
On sautille sur le sable (c'est chaud !) pour rejoindre les autres, déjà dans l'eau, ou étalé sur la plage. Immense la plage, enserrés entre deux petites chaînes de collines. Plus loin, il y a l'embouchure de la rivière Tidal, qui traverse le sable pour se jeter dans l'océan. Océan qui, quelques part, lèche les côtes de l'Antarctique.
L'eau est chaude pourtant. On prend des photos sous les vagues, on joue un peu au criquet, je dessine pendant que les autres comatent sur le sable... Les journées sont longues, aussi ce n'est que quelques heures plus tard, en début de soirée, qu'on se décide à marcher un peu. On veut voir le soleil se coucher depuis l'une des collines qui enserrent la plage (Nelson beach, BTW). Ce n'est qu'une courte marche, mais on doit se dépêcher si on veut y être avant la nuit.
Une fois en haut, on aperçoit Squeaky beach, dont le sable blanc paraît presque surréaliste depuis les hauteurs. Le ciel est orange, rose, violet, et de petites îles se découpent en noir sur le couchant. C'est marrant de regarder vers le sud et de penser que je suis, en quelques sorte, au bout du monde. Je ne suis jamais descendue plus bas. Il y a la Tasmanie, quelques part à l'ouest, et plus au sud, la glace.
Sur le chemin du retour, on croise des tas et des tas de wombats. Ils ressemblent un peu à des koalas, un peu à des ours, un peu à des souris géantes. Il paraît qu'ils ont un os super dur au dessus du derrière, et que si on leur rentre dedans en voiture, ils ressortent indemne. Pas la voiture.
Quand on revient au camp, tous le monde est de retour, en train de manger, de boire, de cuisiner ou de jouer de la guitare. On est tellement nombreux que je ne suis même pas sure d'avoir parlé à tous le monde. J'ai amené mon ukulélé (acheté avec Staffan après noël), et j'essaye de jouer un peu, sans grand succès.
Alors qu'on est tous assis en rond autour de quelques bougies (pas le droit de faire du feu à cause des risques d'incendie), l'un d'entre nous s'exclame : "Sorry guys, there is a wombat". Et oui, un wombat s'est tapé l'incruste dans notre cercle, la tête pointée entre deux couchsurfers ahuris. Plus tard, un autre wombat plante ses griffes dans un cubi de vin, y laissant trois gros trous. On comprend mieux pourquoi on nous a conseillé de ne pas laisser de nourriture dans les tentes.
On joue de la guitare et on chante pendant un moment, jusqu'à ce qu'un mec du parc national dans lequel se situe le camping nous demande de nous arrêter, parce qu'apparemment on fait trop de bruit. On continue donc à papoter tranquillement pendant un bout de temps, et plus tard encore dans la tente avec Claire, jusqu'à ce que tous le monde s'endorme sauf Tiago, un copain portugais qui essaye de photographier la Voie Lactée, distinctement visible dans le ciel sans lune.

Le lendemain, la moitié d'entre nous se lève tôt, l'autre moitié a la gueule de bois. Je fais partie des lève-tôt. On décide de marcher jusqu'à la rivière, où l'on se baigne un peu, avant de retourner au camp. Claire, Monica et moi voulons aller à Squeaky Beach, mais les autres se réveillent à peine, alors on se résigne à attendre. Quand il devient évident que l'équipe gueule de bois ne bougera pas avant plusieurs heures, on décide de ranger nos affaires et de partir seules avec John, qui nous dépose avec son van. Les autres sont sensés nous rejoindre plus tard.
Squeaky Beach est l'une des plus belles plages que j'ai jamais visité. Le sable est BLANC, la mer est d'un bleu incroyable, de gros rochers rouge ont roulés jusque dans l'eau. Les vagues sont incroyables, on s'y jette avec enthousiasme, et on prend plein de photos (Monica a un appareil waterproof). Je n'ai jamais mis la main sur ces photos, mais j'espère bien les récupérer un jour !
Je construis un château de sable blanc, mais la mer monte si vite qu'on doit déplacer nos serviettes, et le château est bientôt entouré par les flots. Il fait tellement chaud qu'on décide d'aller s'abriter dans les gros rochers rouge, où l'on trouve des tas de petits recoins secrets, dont plusieurs sentent la pisse à plein nez. on finit par trouver un peu d'ombre sans odeur d'urine, et on y reste à discuter, jetant un coup d'oeil de temps à autre pour voir les autres sont arrivés. Vers 4-5h on se décide à quitter la plage sans les avoir revu, puisqu'on ne veut pas rentrer trop tard sur Melbourne. On remonte dans le van, les pieds plein de sable, et Monica et moi on s'endort assez rapidement, épuisées par le sable, le soleil et les vagues.

Oh, et ça fait vraiment "squick squick" quand on marche dans le sable à Squeaky beach.