22/12/2011

Compte rendu Chine / Jour 15














Jour 5

Ce matin, je vais à la piscine avec Claudia. Nous avons RDV à 9h30, deux stations de métros plus loin. Fidèle à mes habitudes, je décide d'y aller à pied. Je quitte l'appartement avec Chris, qui part bosser. On fait un peu les fous dans la rue, et puis on se sépare.
Je porte mon maillot de bain pour la première fois depuis le début du voyage. Cela me permet de constater que j'ai VRAIMENT besoin d'en racheter un. J'ai aussi tout mon petit attirail de piscine, comme quand on était petits : change, serviette, gel douche et shampoing, élastique à cheveux...
J'arrive à la station où je dois retrouver Claudia, mais impossible de localiser la bonne sortie. Après consultation d'un plan, je comprends que je ne peux pas accéder à la sortie E depuis la sortie A (que j'ai emprunté pour rentrer). Je ressors donc, à la bourre maintenant, alors que j'avais un si bon timming ! Il y a foule, c'est une grand station, et les gens affairés du quartier des affaires se déversent sans discontinuer dans les rues encombrées. Je finis par retrouver Claudia, nonchalamment accoudée à une barrière, alors que j'arrive toute essoufflée après ma course dans les couloirs du métro. Et là, surprise ! Claudia m'a ramené un petit cadeau de Shenzen, où elle a passé quelques heures avant de revenir à HK. C'est une petite barrette avec un gros noeud vert dessus. Je cherche un barrette noeud à la chinoise depuis que je suis arrivée en Chine, mais sans jamais en trouver une à mon goût (il y a toujours un gros strass ou un tas de paillette qui vient gâcher l'ensemble). Claudia à bien réussit son coup. J'enlève aussitôt ma barrette fleur (qui a dit nunuche ?) pour étrenner mon gros noeud vert.

On se remet en marche vers la piscine, en se racontant nos dernières aventures. Je ne taris pas d'éloges sur mes nouveaux hôtes, Claudia me raconte son retour en train, on se perd (sans surprise), avant de finalement localiser la piscine. C'est une piscine en plein air, au milieu des buildings, presque vide. Et froide. Claudia, courageuse, entame des longueurs pendant que je barbotte tranquillement au bord (seulement le bord ensoleillé de la piscine, s'il vous plait). J'apprécie le simple fait de me tremper, sous le ciel bleu (rare par ici), dans une piscine quasiment déserte.
Petite anecdote : dans les vestiaires, on a eu un mal fou à comprendre comment fermer nos casiers. On s'obstinait à mettre des pièces de 1 dollar, sans résultat. Ayant demandé (sans plus de résultat) de l'aide aux dames de l'accueil, on est à deux doigts de laisser tomber quand j'essaye une pièce de cinq dollars. Avec succès. On comprend alors pourquoi les dames nous faisait des signes de la main. En fait elles essayaient de nous montrer cinq avec leurs doigts.

On reste une petite heure à faire semblant d'être sportives (enfin, pour être honnête, je n'essaye même pas), avant de ressortir. Il fait un temps magnifique, et l'effet piscine est tout simplement magique : c'est comme si quelqu'un avait enlevé 10 kg de mes épaules. Je réalise le stress accumulé au cours des deux dernières semaines : l'eau de la piscine en a dilué une bonne partie.

Maintenant, Claudia et moi, on a faim. On décide de rentrer dans le premier petit boui-boui venu, qui se révèle délicieux, avec thé à volonté (à la fin on en peu plus tellement on en a bu du thé. le serveur n'arrête pas de remplir nos verres, même quand ils ne sont qu'à moitié vides). On goûte des aliments tout à fait étonnant et indescriptibles. A notre grande surprise, on paye deux euros chacune, après avoir mangé royalement. Le patron nous dit "à demain". On se dit qu'on reviendra.

Entre la piscine et le repas, je me sens toute molle et flemmarde. Mais on a décidé d'aller à Aberdeen, aussi on passe bien une demi heure à essayer de repérer notre arrêt de bus. Aberdeen est situé sur l'île de HK, mais de l'autre côté, et pour y aller, point de métro. Là-bas, on trouve aussi de chouettes plages, et Chris m'a dit qu'on pouvait s'y baigner. J'aspire vivement à une après-midi sur la plage, à ne rien faire. Avec les derniers jours, ma motivation se dégonfle, un peu comme en Inde, avec les filles, quand on en pouvait plus de visiter et qu'on ne faisait que dessiner et boire du coca.

On monte finalement dans le bus, on s'endort, et on se réveille trop vite à notre goût, persuadées d'en avoir au moins pour une heure, et bien décidées à prolonger notre sieste digestive. Mais non, en fait ça va très vite, le bus nous débarque dans une rue inhospitalière au milieu de tours dortoirs façon nouveaux territoires. On parvient tout même à repérer les bateaux assez facilement. Car Aberdeen, c'est une ville flottante. Des centaines de bateaux occupent l'estuaire, vestiges d'une tribu nomade installée là depuis des lustres, enclavée par les buildings et l'asphalte des routes. Il y a des bateaux-taxis pour transporter les gens d'un bord à l'autre de cette ville salée, que bien entendu nous empruntons avec enthousiasme. Je suis un peu déçue cependant. Trop de béton, plus assez de bateaux, qui paraissent minuscules à l'ombre des tours géantes et des immeubles sans fin. On baguenaude un peu, et puis on décide de poursuivre jusqu'à Stanley, ses plages, son marché. Un haut-lieu touristique, au même titre qu'Aberdeen, mais qui vaudrait apparemment le détour. Et puis, on veut aller à la plage.

En cherchant le bus (un vrai casse-tête), on visite un petit temple de quartier. Dehors, de la viande de porc noircie sèche au soleil sous un nuage d'insectes. Suspendue juste à côté, la lessive sèche sur les mêmes cordages. D'énormes tortillons d'encens nous tournent la tête.
De retour dans la rue, on erre à nouveau, à la recherche de notre arrêt de bus. Je finis par demander le chemin à une passante, qui nous accompagne gentiment jusqu'à un minibus (que l'on aurait jamais trouvé toutes seules, bien qu'on soit passé trois fois devant). Derrière nous, deux petite écolières sont super exitées de nous voir monter dans le bus. Elles gloussent pendant tout le trajet, sans oser nous aborder pourtant. Seulement, quand on loupe notre arrêt, avec Claudia, l'une d'entre elle nous demande, dans un anglais impeccable, où l'on désire se rendre. Quand elle comprend que nous venons effectivement de louper notre destination, elle va demander au chauffeur de nous y déposer sur le chemin du retour. En effet, l'arrêt suivant se trouve être le terminus, très loin des très plages touristiques, et du marché. On remercie la petite fille, et on repart en sens inverse, pendant que le chauffeur se marre, à l'avant.

Bref, nous y voilà, finalement. Claudia achète des bonbons bizarres dans un genre de super-marché, et on s'enfonce dans le marché, la bouche pleine. On se lasse vite des gadgets déjà croisés à Yangshuo, et 5 fois moins chers, sans parler des touristes qui gâchent quelque peu l'authenticité des lieux (oui oui, je sais, nous aussi on est des touristes^^).
Et puis, personnellement, je rêve de me poser à la plage, surtout après en avoir aperçu des dizaines à travers les vitres du mini-bus. On s'éloigne donc un peu, pour tomber sur la plus mignonne des petites plages, presque déserte, avec vue sur le coucher de soleil précoce et les énormes bateaux qui glissent paresseusement, très très loin au sud. Le sable est grossier, il crisse sous nos pas, mais il est couvert de petits trésors : yeux de sainte Lucie, verre poli, morceaux de corrail... On passe un temps fou, à croupeton, le nez dans le sable, à collecter nos merveilles. Je mets mes pieds dans l'eau, sans me baigner car je ne porte plus mon maillot, roulé en boule humide dans mon sac. Je dessine un peu aussi, quand je ne reste pas assise à rien faire, à part regarder les silhouettes des gros bateaux défiler sur l'horizon.
On finit par décider de rentrer, incertaines encore quand à notre destination. Je n'ai pas de plans définis pour la soirée, Claudia non plus, et c'est sans réel but que l'on remonte dans le bus pour HK. Claudia me propose cependant de regarder le spectacle de sons et lumières qui se joue sur fond de buildings tous les soirs à 20h (petite pensée pour la facture d'électricité, aouch) depuis la terrasse d'un grand hôtel dans lequel elle à réussit à s'incruster la veille. En fait c'est très facile d'entrer, tout le monde s'en fiche, malgré nos fringues éculées et le sable dans nos cheveux. On essaye de se frayer un chemin jusqu'à la piscine, mais un type vérifie les numéros des chambres. On se glisse quand même jusqu'à la terrasse/parking de l'hôtel, avec vue sur la baie, et le Peak. Pour être tout à fait honnête, le spectacle est plutôt moyen, après dix minutes de lasers et de lumières colorées, je m'ennuie déjà. On décide donc de repartir, pour un restaurant japonais dont Claudia m'a parlé en termes très élogieux. Comme le lendemain, c'est mon anniversaire, Claudia m'invite à manger.

Mais il s'est encore passé des tas et tas de choses ce soir-là (bon, pas tant que ça), et il faut que je file, car ici, en Australie, je vais manger mexicain avec mes amis australiens, américains, chiliens, italiens ou encore espagnols^^

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