17/11/2011

Compte-rendu Chine / Jour 8








Jour 8 

Karen et moi avons prévu de prendre le petit-dej ensemble. Comme elle fait la grasse-mat, j'en profite pour me lever tard aussi. J'aime cette ambiance relaxée, "casual" comme on dit en anglais. Je me sens beaucoup plus détendue que ces derniers jours. Bizarrement, Canton me paraît plus accueillante, moins monstrueusement grande. Sans doute parce que le quartier de Karen est composé de vieux immeubles et de petits commerces, plus agréables que les tours et les malls rencontrés précédemment. Je retrouve une ville à taille humaine.
J'ai donc droit à un petit-dej à la chinoise, avec des sortes de petits pains/brioches/trucs fourrés à je ne sais quoi (mais c'est sucré), un oeuf dur, une sorte de bouillie de céréale et du lait.
Le beau temps n'est pas au rendez-vous (il pleut pour la première fois depuis mon arrivée), mais je décide d'aller visiter trois temples situés à peu près dans le même quartier. Karen m'annonce que, à mon retour, on cuisinera ensembles. Je suis super contente, car c'est aussi quelques chose que j'aime quand je surf, faire à manger à la locale.
Enfin, me voici donc de retour sur les trottoirs de Canton, mouillés cette fois, avec le parapluie prêté par Karen. Je suis contente d'aller visiter des temples, je sais que je pourrais y rester longtemps et dessiner. Je me demande d'ailleurs pourquoi je n'ai pas pensé à y aller cette fameuse affreuse journée passée seule dehors. En tous les cas, le premier temple, que je trouve très facilement (incroyable !), est très impressionnant : des moines y vivent encore, et il est très grand. Sous la pluie, l'encens qui se consume fume joliment. Je prend quelques photos, sans grand intérêt compte tenu de la pluie. J'ai la chance d'assister, par hasard, à la prière des moines, qui débarquent tous au son d'un petit tambour, abrité sous des parapluies jaunes fluos. Je dessine un peu, malgré le froid qui s'installe. Une fois mon croquis terminé, je prend la direction du deuxième temple, assez proche d'après la carte. La pluie s'intensifie.
Je repère le deuxième temple aux magasins d'encens et de gadgets religieux qui l'entoure. Cependant je galère un peu à trouver l'entrée, et je finis par m'énerver sur un pauvre gardien chinois, qui m'indique enfin, tout penaud, l'endroit où l'on achète les tickets. L'entrée coûte quelques chose comme 5Y, c'est à dire un peu plus de 50 centimes. Il pleut toujours, et je jongle difficilement entre mon appareil photo, mon parapluie et mon guide, qui commence à avoir une sale tête. Ce temple-ci est moins grand, et moins impressionnant, mais la même atmosphère feutrée y règne. Les chinois achètent un gros paquet de bâtons d'encens, qu'ils allument tous en même temps pour faire leur dévotions face à l'hôtel. Il y a bien sur la statue de Bouddah, mais également tout un tas de divinités mineures (j'imagine ?), dont les autels sont recouverts de fruits, de poulets ou de canards, de bouteilles d'huile même parfois. Je passe encore une petite heure à dessiner, et une fois encore des chinois à l'anglais hésitant viennent me féliciter, où bien essayent de se faire comprendre en cantonais (pour l'instant je ne sais dire que M'goi, merci). 
Un couple me demande si je voyage seule. Ils ont l'air étonné. 
Je me remet en route, toujours sous la pluie, pour le troisième temple, en réalité transformé en musée depuis quelques dizaines d'années. La lumière commence à baisser, car ici le soleil se couche aux environs de 18h, ce qui est toujours surprenant compte tenu de la chaleur (on s'attendrai à ce qu'il fasse jour jusqu'à à 9h, comme dans le sud quoi).Je paye quand même l'entrée au "musée", bien qu'il ferme à 17h30, c'est à dire dans une grosse demi-heure. C'est assez beau, même si le musée n'a rien de bien passionant : il s'agit d'artisanat traditionnel chinois, mais les pièces sont toutes récentes, et datent globalement des années 90. J'ai droit à de la sculpture sur noyaux ou sur grain de riz, à du tissage d'éventails et à de la broderie super kitch. En revance l'architecture est magnifique, les toits sont recouverts de statues colorées, que la pluie et la nuit tombante m'empêchent de dessiner, ou de photographier correctement. Je commence à peine un dessin, ayant trouvé un petit coin sec, que le gardien me met dehors. Il est déjà 17h20, et les gardiens sont pressés de fermer. Pas grave, je suis pressée de rentrer également.
Je retrouve Karen, qui s'en va faire les courses pour notre repas. Quand je lui propose de l'accompagner, elle me dit de rester tranquillement sécher sur le canapé, et s'empare du parapluie avant que je puisse protester. Elle est vraiment super gentille...
A son retour, je découvre des sortes de poireaux chinois, des champignons, du poivrons, de l'ail et du porc. Nous nous mettons donc à cuisiner, et je constate que nous ne coupons pas du tout les légumes de la même façon : par exemple, les cantonais laissent les pépins du poivron, au lieu de les enlever, pour donner plus de goût au plat. Quand aux champignons, on les casse en deux avec les mains, sans plus de cérémonie. L'ail s'écrase violemment avec le plat du hachoir (mais VRAIMENT violemment). Quand j'essaye, la gousse s'échappe de l'autre côté de la pièce. Impossible de l'écraser en une fois ! Je finis par y arriver (en trichant), et constate que la gousse s'utilise entière dans le plat. Le porc, enfin, se mange avec la peau, la couche de gras, et la viande. Ce qui donne une texture assez particulière, et pas spécialement alléchante au premier regard. Mais puisque je suis en Chine, et que je ne veux pas mourir bête, je goûte. Tout est très bon, même si le gras et la peau du porc ne m'enthousiasme décidemment pas plus que ça. Comme la vieille, nous discutons beaucoup. Je suis sensée reprendre le bus pour Yangshuo le lendemain au soir, mais Karen me propose de rester un jour de plus, et de l'accompagner à un meeting couchsurfing. Ici la communauté est très active, et ils se réunissent plusieurs fois par semaine. Comme j'ai assez peur de prendre le bus de nuit, cette solution m'arrange, et je décide de voyager de jour le 10 au matin, plutôt que de nuit le 9 au soir. L'étape du billet me stresse beaucoup, tout comme le train auparavant, sans compter que personne n'ai capable de me dire avec précision la durée du voyage. 
Je n'ai aucun souvenir de ce que j'ai fais ce soir-là, probablement écrit le début de ce compte-rendu, mais impossible de me rappeler avec précision. Je me rapelle simplement qu'avec la pluie, mes vêtements ne sèchent pas. Tout est très humide, et la pluie tombe à présent avec violence.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hello !
J'ai imprimé tes commentaires et photos pour Mamie et pour Villard de Lans pour qu'ils puissent suivre aussi !! Tu dois être en Australie maintenant, alors fais une bise pour moi au 1er kangourou que tu verras ! Plein de bises et fais toi plaisir. Mfrance

Mathilde a dit…

Bizarre les graines des poivrons (oui, moi je ne lis que les parties culinaires de tes articles), c'était croustillant après la cuisson ?