Jour 10
Le canadien à décidé de venir avec moi à la gare routière, puisqu'il veut prendre un bus pour rentrer chez lui et voudrait acheter son ticket en avance. Et comme il sais lire le chinois, il peut grandement me faciliter la vie...
Mon ticket, c'est un pauvre bout de papier type ticket de caisse, avec du chinois partout dessus. Heureusement, Karen m'a aidé à le déchiffrer la veille. Je connais donc le numéro de mon bus, de mon siège, et l'étage de la gare auquel je dois me rendre. C'est déjà pas mal. Je me demande comment j'aurai fait, sans elle, pour m'y retrouver...
Bref, nous voici à la gare, essayant de déchiffrer le panneau d'affichage géant tout-en-chinois qui surplombe les guichets. Comme c'est manifestement impossible (honnêtement, ça n'a aucun sens, les horaires ne se suivent même pas), nous décidons d'aller interroger la dame du bureau information. Le canadien parvient à lui demander les infos nécessaires en chinois, et nous nous dirigeons donc tout contents vers ce qu'ils appellent la "porte d'embarquement" (haha) de mon bus. Bon, là, d'autres gens attendent, mais pour un autre bus, qui n'est pas le mien. Encore une fois le panneau d'affichage est en chinois. Deux nanas en uniforme de la gare routière (rose et vert, sympa) attendent derrière de petits guichets pour checker les billets, avant de laisser passer les voyageurs qui peuvent alors monter dans le bus. Le canadien (bon en vrai il s'apelle Siki, mais je sais pas comment ça s'écrit) se débrouille à nouveau pour m'obtenir les infos nécessaires en chinois, et nous apprenons que mon bus est le suivant, et que je dois attendre jusqu'à 9h dans la waiting room. Le canadien me laisse donc dans la salle d'attente pendant qu'il va acheter son billet. Je fais ami-ami avec le couple et la petite fille assis à côté de moi, même si je ne comprend pas ce qu'ils disent, et inversement.
Une quinzaine de minute plus tard, le canadien est de retour, désemparé. Il n'a pas acheté son billet parce qu'il n'a pas tout comprit, il reviendra demain. Il est déjà 9h, on décide donc de retourner attendre mon bus près des dames en rose et vert. Cette fois, nous reconnaissons les caractères chinois pour "Yangshuo", défilant sur l'écran. Je remercie donc le canadien, lui souhaite bonne chance pour son billet, et je passe la porte, en oubliant les dames en rose et vert qui me crient dessus pour que je revienne leur montrer mon ticket. Une belle croix au stylo-bille plus tard, je charge mon sac dans la soute, en croisant les doigts pour qu'il y soit toujours à l'arrivée. J'espère voir d'autres visages occidentaux dans le bus, dont la destination est très touristique, mais je constate rapidement que je suis, à nouveau, l'unique européenne.
On m'offre une bouteille d'eau (fournie par la compagnie de bus), je m'installe (côté fenêtre, super), tous le monde me regarde. Devant moi il y a des jeunes d'à peu près mon âge, deux couples, qui prennent pleins de photos et ont l'air d'avoir leurs sacs remplis de bouffe. Karen m'a acheté un sandwich pour le voyage (elle est définitivement adorable), je ne mourrai donc pas de faim, mais j'envie un peu les chinois et toutes leurs cochonneries.
Finalement, c'est un mec qui s'installe à côté de moi, un peu plus âgé je pense, même si c'est difficile à estimer.
Le bus démarre, c'est partit. Les sièges sont super confortables, mieux que la SNCF (je parle en connaissance de cause), et je me sens tout de suite moins stressée, maintenant que le bus a démarré. Je m'endors même une petite heure, tranquille. Quand je me réveille, on est dans la campagne, et c'est déjà très beau. Rizières au fond des vallées, petits villages, buffles et paysans à chapeaux pointus... Mon voisin sort une énorme brioche, les jeunes devant partagent des bonbons, je mange un chewing-gum.
Bientôt, l'homme à la brioche entame la conversation, me voyant utiliser mon appareil photo ("nice camera!"). Il parle un peu l'anglais, s'appelle Jason, et lorsqu'il apprend que je me rend à Yangshuo, il s'enflamme. Il me montre où nous sommes sur son I-phone, me montre Yangshuo, m'explique qu'une nouvelle autoroute à été construite entre Canton et Guilin, mais que google map ne le sait pas encore, alors il affiche la vieille route. C'est pour ça que le voyage est si rapide. 10 minute de plus et j'ai son ordinateur sur les genoux, à regarder des photos de Yangshuo. Puis des photos de sa copine à Yangshuo. Puis des photos de lui à Yangshuo. Bref, derrière lui et sa copine, je peux apperçevoir les fameuses montagnes, et ça à l'air magnifique.
Bientôt, l'homme à la brioche entame la conversation, me voyant utiliser mon appareil photo ("nice camera!"). Il parle un peu l'anglais, s'appelle Jason, et lorsqu'il apprend que je me rend à Yangshuo, il s'enflamme. Il me montre où nous sommes sur son I-phone, me montre Yangshuo, m'explique qu'une nouvelle autoroute à été construite entre Canton et Guilin, mais que google map ne le sait pas encore, alors il affiche la vieille route. C'est pour ça que le voyage est si rapide. 10 minute de plus et j'ai son ordinateur sur les genoux, à regarder des photos de Yangshuo. Puis des photos de sa copine à Yangshuo. Puis des photos de lui à Yangshuo. Bref, derrière lui et sa copine, je peux apperçevoir les fameuses montagnes, et ça à l'air magnifique.
Entre deux photos, je peux regarder le paysage, qui se transforme de plus en plus. Parfois un énorme rocher pointe, tout seul, au milieu d'une plaine toute plate. Un rayon de soleil daigne même se pointer.
Jason traduit mon prénom en caractère chinois, ce qui donne :
A : préfixe pour désigner un ami cher (je crois)
MAN : simplicité adorable (lovely simple)
DINE : jolie pierre de jade (pretty jade)
Il me demande de lui écrire "je t'aime", pour pouvoir le dire à sa copine, et m'apprend quelques phrases en chinois ("Je veux monter dans ton bamboo boat", très utile à Yangshuo apparement). Bien sur 10 minutes après j'ai déjà oublié.
Je constate que les jeunes devant parlent un peu anglais entre eux. Je trouve ça étrange, étant donné qu'ils sont clairement chinois.
A midi le bus stop pour la pause déjeuner. L'un des jeunes me sourit, je lui souris aussi, mais je mange quand même mon sandwich toute seule, en lisant mon livre. Les chinois, eux, vont s'acheter du riz, des légumes et de la viande, servit par une vieille au bord de la route. C'est bruyant, rapide et ponctué de rôts bien sonores, comme tout repas chinois qui se respecte. Une demi-heure plus tard, nous sommes de retour dans le bus. Trop passionnée par mon livre, je poursuis ma lecture, pendant que Jason tripote son I-phone. À présent on peut apercevoir de plus en plus de pains de sucres, et Jason m'explique que c'est à cela que l'on sait qu'on est dans Guanxi, la province de Yangshuo.
Le reste du voyage se déroule assez rapidement. Plus nous nous rapprochons de Yangshuo, plus je prends de photos. Les jeunes devant font de même, j'en déduis donc qu'ils sont touristes, tout comme moi. Yangshuo est l'un des sites les plus visités de toute la Chine continentale.
Nous finissons par arriver, pile à l'heure. Je dis au revoir à Jason, et je descends du bus, en même temps que les jeunes qui occupaient les sièges devant moi. Je récupère mon sac sain et sauf, en tâchant d'ignorer les inévitables rabatteurs venus me proposer leur hôtel. L'une des jeunes du bus m'aborde alors, pour me demander si ça va, et si je sais où aller. Ils me regardent tous en faisant de grands sourires, et ils ont l'air très sympas. Je leurs explique donc que j'ai déjà réservé un hôtel, que je leur montre sur mon guide, dans l'espoir qu'ils logent au même endroit. Mais alors que nous échangeons nos numéros, un rabatteurs surgit à nos côtés en clamant que l'hôtel que je cherche est le sien, et qu'il peut m'y emmener. Il m'agite une carte sous le nez en m'assurant qu'il s'agit du même numéro de téléphone que sur mon guide. Je regarde, effectivement, ça correspond. Un peu perturbée par tant d'agitation, je promet aux chinois de les appeler le soir même pour qu'on mange ensembles. Et j'emboite le pas du rabbateur, qui enfourche une mobylette et me fait signe de grimper. Empêtrée dans mes deux sacs, je m'accroche comme je peux, et nous voila partis, sans casque, cheveux au vent dans les rues de Yangshuo. Je commence à flipper légèrement en voyant mon chauffeur zigzaguer entre les voitures, mais c'est entière qu'il me dépose devant l'hôtel en question, quelques minutes plus tard.
Je rentre dans l'hôtel, et mon chaffeur balance un truc en chinois à la nana derrière le guichet, laquelle se marre allègrement. Je ne le sens pas trop ce plan, mais je tend quand même ma réservation à la femme. Le chauffeur embraye sur le nombre de nuits que j'ai réservé, et me propose d'entrée de jeu une chambre simple. Je répond que j'ai réservé pour un lit en dortoir, pendant que l'affreuse réceptionniste ricannante tente d'escamoter ma réservation derrière le comptoir. Le mec insiste, me dit que c'est pas "safe" de dormir dans un dortoir, blablabla... Je lui dis que je veux ce pour quoi j'ai payé. Du coup je récupère ma réservation des mains de l'affreuse, et je la lui met sous le nez. Il a l'air géné. Je lui demande si c'est bien le bon hôtel. Il me répond que non mais que c'est un mieux. Je me casse.
Alors je sais que c'est un moment trop passionant, genre perdue dans la ville, entrainée dans le mauvais hôtel, mais comment va-t-elle s'en sortir... MAIS ici en Australie il est très tard, et je raconterai donc la suite de cette looooongue journée du 10 novembre demain (parce que je dois me lever tôt pour aller à la banque, mais c'est une autre histoire). A demain pour la suite donc !
PS : les photos sont pas top, pas beaucoup de lumière et prisent derrière une vitre de bus...
4 commentaires:
et ben, heureusement qu'on sait que t'es bien arrivé en Australie...!
Bises et bonne journée !
mfrance
hahaha trop de suspense ! j'adore !
Les gentils chinois vont-ils venir te secourir ? Tintin va-il-il surgir d'un vase millénaire et leur donner un coup sur le nez ?... la suite !
Le coup de mobylette, je ne veux même pas imaginer, j'en ai la chaire de poule. Plus de mobylette, pitié, c'est trop pour une maman à l'autre bout de la terre !!!!
Plein de bisous. Maman.
Elles sont beeeelles les montagnes !
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