30/11/2011

Compte rendu Chine / Jour 13







Jour 13

La frontière est fermée, quand on arrive. Elle n'ouvre qu'à 6h30. Une autre demi-heure à se geler les fesses devant la gare, avec ma guide qui en fait n'est pas du tout chinoise, mais canadienne. Elle bosse à Hong-Kong depuis 3 ans, et est juste allée visiter un ami à Yangshuo. C'est pour ça qu'elle parle si bien anglais...
Je vois passer les autres francophones, ceux du bus. J'en déduis qu'ils ont trouvé le chemin jusqu'ici tous seul, mais ils sont plusieurs, alors c'est plus facile. Ils m'ignorent superbement. Je crois que, quand les gens voyagent en groupe, ils sont moins ouverts aux rencontres que les autres. J'ai déjà remarqué ça, à l'auberge de jeunesse par exemple. Alors que moi, toute seule, je passe mon temps à parler aux autres avec un sourire géant collé sur la figure (comment ça c'est effrayant ? Mais pas du tout). 

La frontière ouvre enfin. Moi et ma guide canadienne, on se sépare, puisqu'elle va faire la queue côté "permanent residents", et moi je vais côté "visitors". Je remplis mon petit formulaire, et je reçois un énième tampon sur mon passeport (un à l'aéroport à mon arrivée, un à la frontière côté HK à mon entrée en Chine, un autre à la frontière côté chinois, un nouveau à la frontière côté chinois à ma sortie, et encore un autre côté HK). Et voilà, je suis de retour à Hong-Kong. Il est environ 7h, du matin, et je sais que je vais mettre à peu près 1h pour arriver en ville. J'envoie donc un texto à Chris, mon futur hôte couchsurfing, en espérant ne pas arriver trop tôt (je n'ai pas précisé l'heure de mon arrivée dans ma demande via couchsurfing, j'ai juste dis juste que j'arrivais le matin).
Dans le métro, j'ai à nouveau droit au manège avec les gros paquets au contenu mystérieux, que les gens se partagent avec force vociférations. Je m'endors à moitié sur mon siège, jusqu'à mon premier changement (j'en ai genre 4, c'est vraiment pas pratique).

Lorsqu'enfin je descends, à Wai Chan, c'est sans trop de difficultés que je repére la rue de Chris, et que je trouve son immeuble. Mais en bas, porte close. Il est 8h30 du matin, je ne sais pas trop quoi faire. Si mon bus était arrivé à une heure décente à Shenzhen, je ne serai pas là, à hésiter devant cette fichue porte. Je finis par appeler Chris, en espérant ne pas le réveiller (ah oui, j'ai oublié de préciser, on est dimanche). Je devine, rien qu'à sa voix, que c'est raté (ça commence bien ce couchsurfing). Cinq minute après, il est bas, la mine défaite du dormeur tiré du lit. Je lui demande si il a eu mon message couchsurfing, lequel l'avertissaient de mon arrivée ce matin. Il me répond que oui, mais que j'étais sensée arrivée vers 10h. Je lui répond que non, il me dit que si. Je lui demande si je l'ai réveillé. Oui. Merde.

Une fois dans l'appartement, quelqu'un dors dans le salon. C'est une autre couchsurfeuse.  On la réveille (décidemment). Je suis Chris jusqu'à sa chambre, où l'on s'écroule tous les deux. Il vérifie sur internet, je n'avais pas précisé d'heure. Je lui raconte mes mésaventures avec le bus, on rigole, on parle de tout un tas de choses, et on baille une phrase sur deux. Mais on s'entend très bien, tout de suite, comme ça arrive, parfois (souvenez-vous de Karen). Bref, on est tous les deux plutôt vaseux, comme le reste des occupants de l'appartement du reste (on dirait que j'ai réveillé tous le monde...). Le colocataire de Chris est un français, Nicolas, et la couchsurfeuse, Nadia, est québécoise. Elle vient de terminer un WHV en Australie, et postule pour une deuxième année. On peut donc parler français à nouveau, en s'emmêlant les pinceaux lorsque Chris fait irruption dans la conversation.

On va tous à la douche les uns après les autres, émergeant peu à peu du brouillard. Nicolas et sa copine partent passer la journée à Macau, mais Chris me propose de l'accompagner à un meeting CS, l'après-midi même. Malgré ma nuit de folie en sleeper bus, j'accepte. Je suis toujours motivée pour rencontrer des gens, et puis c'est sympa de passer du temps avec ses hôtes (j'ai toujours en tête mon expérience traumatisante à Canton). Nadia, quand à elle, a des choses à faire de son côté, mais on décide de se retrouver le soir pour monter au Victoria Peak, et admirer la baie vue d'en haut.

Chris et moi quittons donc l'appart, direction une île perdue du côté des nouveaux territoires. Sur le chemin, on achète à manger, et aussi des tas de fruits (fruit du dragon, raisin...). Chris se fait arnaquer, mais il n'aime pas marchander. 
Nous sommes sensés retrouver une partie des autres couchsurfeurs à la station de Choi Hung, puis prendre un minibus pour le départ des ferries, où nous attend le reste de la troupe. Il y a là pas mal de locaux, mais aussi des expats, comme Chris, bien que je sois la seule voyageuse du groupe. 
Le temps est fantastique, le ferry n'est qu'un petit bateau branlant qui sent bon la marée, et tout le monde parle en même temps dans un joyeux brouhaha. En guise de tickets, on a de petits autocollants rose et jaune à coller sur nos T-shirt. On embarque, direction Yim Tin Tsai, une petite île perdue, oubliée par les guides de voyage et inconnue des hordes de touristes.
Je fais la connaissance de Phoebe, Freda, et tout un tas d'autres gens adorables. On se balade dans les maisons abandonnées qui parsèment toute l'île, on se penche sur les anciens champs de sel, on admire la mangrove et on se dore au soleil sur une vieille jetée déserte. Je fais quelques croquis, je discute avec Chris, on se charrie pas mal, et j'ai l'impression de le connaître depuis des lustres. Effet couchsurfing !
Je commence à me sentir de plus en plus à l'aise avec la langue anglaise, je peux exprimer pratiquement tous ce que je veux, et c'est agréable de pouvoir soutenir une véritable conversation dans un language qui n'est pas le mien (Chris est british, il vient de Chester). 

On finis quand même par quitter notre jetée et regagner le ferry. Raconté comme ça, ça paraît court, mais on est bien resté 3 ou 4 heures sur cette île. Le soleil se couche, les vagues scintillent, oui, c'est cliché, mais c'est comme ça. Et c'est beau. 
Pendant la traversée du retour, je m'endors, assise toute droite sur mon banc en bois. Autour de moi, le murmure des conversations me berce agréablement, sans parler du roulie des vagues. Après Yangshuo, c'est la journée parfaite, moi qui n'avais guère envie d'affronter la grande ville à nouveau... je voudrai rester sur ce bateau pour toujours... ou du moins pour quelques heures.

Mais voilà qu'on accoste, et qu'on se met à prendre des photos (pas avec mon appareil, hélàs, mais j'espère en récupérer quand même prochainement), et puis on va boire un café, et manger un morceau pour ceux qui ont faim. Je suis assise à côté de Maureen, canadienne exilée à HK depuis 12 ans, éditrice de son métier. On a une longue et passionante discussion, pendant qu'un vingtaine de chiens toilettés défilent devant nous (le restaurant est situé juste à côté d'un salon de beauté canin). La nuit tombe, tôt, comme toujours en Chine, et on retourne tous ensembles (enfin, ceux qui restent) prendre le mini-bus. Pas assez de place dans le premier, Chris et moi on prend le suivant, où on s'endors encore, malgré les cahots et la conduite... originale du chauffeur. 

To be continued !



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Toujours aussi passionnant ! Bisous.