15/11/2011

Compte rendu Chine / Jour 5





Jour 5

Je dors bien et longtemps (ouf), et j'ai l'occasion de regarder mes mails, couchsurfing, et même facebook, un luxe rare ici en Chine, puisque le site y est censuré. Plus tard Julien m'emmène visiter le centre de Shenzhen, qui ressemble à un dense regroupement de mall géants, grouillant de monde et de choses à regarder. On laisse mon sac à la consigne de la gare et on plonge dans le labyrinthe des petites rues couvertes, l'intérieur du mall ressemblant plus ou moins à une petite ville dans la grande ville. On y croise un porteur de lapins (un cinquantaine, dans des cages), une salle d'arcade immense remplie de mecs qui jouent à la pêche virtuelle, des échoppes à nourritures...
Derrière les façades crasseuses il y a des magasins d'antiquités qui affichent des prix très très longs, mais aussi des rayons entiers de CD et de DVD copiés vendus une misère dans des jaquettes fabriquées maisons. Autre objet que les gens d'ici copient (et copient bien même) : les chaussures. Parfois ils ajoutent à la paire de nike d'origine le petit détail qui tue : des ailes en plastique ou des pompons, voire même des têtes d'oursons en peluche (véridique).

On finit par repartir vers la gare récupérer mon sac, et Julien me laisse au portique du hall, en me souhaitant bonne chance : la salle est bondée, tout est en chinois, tous le monde hurle, mange, ou les deux en même temps. Parfois le haut-parleur grésille vaguement, et tout le monde se jette en avant dans une cohue monstrueuse, sans que je comprenne pourquoi. Il me faut bien une demi-heure pour saisir le système : Les gens font la queue pour accéder au quai de leur train, dont les barrières ne s'ouvrent que quelques minutes avant le départ. Lorsque l'appel à l'embarquement se fait entendre (heureusement pour moi, également en anglais), les gens se ruent vers le quai. Les voyageurs du train suivant prennent leur place dans la file et tout recommence. Je vois défiler quatre appels avant que mon train ne soit annoncé. J'accède cependant à ma place sans autre désagrément, mis à part que le train a déjà 20min de retard, et qu'il ne démarre toujours pas.
Les voitures sont super propres et modernes, avec affichage sur écran des différentes gares en chinois et en anglais. Comme d'habitude ça crie et ça vocifère à tout va, mais je commence à être habituée. Le voyage se déroule donc sans encombres, jusqu'à la gare de Guangzhou. Il fait déjà nuit lorsque j'arrive, étant donné que le train a accumulé pas mal de retard. Aucun signe ne semble indiquer le métro. J'essaye de sortir d'un côté, je me fais refouler. J'essaye de sortir de l'autre côté, c'est une salle d'attente pour les trains grandes lignes. Je finis par repérer la sortie, et le métro par la même occasion, et à partir de là, ça va tout seul. Il faut dire que le métro de Canton est la réplique fidèle de celui de Shenzhen. A moins que ce ne soit l'inverse. Bref, même mode opératoire, me revoilà embarquée dans la foule avec mon sac, sans place pour m'asseoir, et pas tellement pour bouger non plus. La station où j'ai RDV avec mes prochains hôtes est super loin, une heure environ, debout donc. Je reçois un appel des hôtes en question, qui m'expliquent que je dois les appeler lorsque je serai à la station de bus voisine de la bouche de métro. J'espère qu'il ne faut pas trop marcher pour l'atteindre, parce qu'une fois encore je suis totalement lessivée.

Mais il faut marcher. Lorsqu'enfin j'atteins la station de bus (pas tellement voisine de la bouche de métro), je passe un coup de fil à Dan, qui vient me chercher une dizaine de minutes plus tard. Il est Canadien, sa femme Mona est chinoise, et il vit à Canton depuis une dizaine d'année.
Pour arriver à leur appartement, il faut encore marcher, avec mes deux sacs sur le dos. Je suis en nage. Arrivée à l'appartement, Dan me présente les quatre chats et deux chiens qui peuplent les lieux. Curieusement, les chats sont tous petits, format chaton, alors qu'ils sont déjà adultes (de 1 à 6 ans). Les chiens sont sur le balcon, à remuer la queue, et tous ces animaux sont définitivement "Soooooo cuuuute"  (remplace notre traditionnel "trooop mignoooon") .
Evidemment tout ce petit monde, ça ne sent pas la rose, mais après mon périple, moi non plus. L'appartement est aussi décoré avec des tas de figurines de différents jeux, films, bouquins, et aussi avec les baguettes de Harry Potter, les épées du Seigneur des anneaux et des tas d'autres costumes et accessoires.
Dan m'annonce qu'il va rejoindre des amis pour jouer à un "board game", et me propose de venir aussi. Le temps de poser mon sac, de prendre une douche, et de me perdre un peu (l'ami en question habite dans l'un des immeubles voisin), me voici en compagnie de Mona, la femme de Dan donc, et un groupe de leurs amis, tous expats venus du Canada, de la Suède, de l'Angleterre ou du Honduras. Ils sont en train de jouer à Donjon et Dragon (nom de code D&D), et puisque j'ai déjà entendu parlé du jeu sans jamais avoir l'occasion d'y jouer, je me lance dans la partie. Me revient à l'esprit l'épisode de Community où Fat Neil perd sa super épée. C'est à peu près la seule expérience que j'ai du jeu.
Je me retrouve donc à incarner l'elfe Jack the handsome, ainsi nommé par son joueur originel, un américain nommé lui-même Jack (s'en est suivie une conversation générale sur l'égo des américains^^).

L'ambiance est très sympa, et René, l'hôte de la partie, est un Québécois. On parle donc un peu français, et il peut me traduire les termes techniques du jeu comme "arc long" ou "cône du lumière dansante". Moi et mes coéquipiers, on se fait attaquer par un lapin fou qui apparaît et disparaît tout le temps, et mordant violemment les différents protagonistes. Bon, même si je n'ai pas comprit toutes les règles, j'ai quand même bien rigolé, et c'était une très bonne soirée.

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