15/11/2011

Compte-rendu Chine / Jour 6











Jour 6 :

Aujourd'hui Dan et Mona sont de sortie toute la journée avec les chiens, Gabriel et Gwaigwai, qu'ils emmènent nager avec 200 autres chiens. Il s'agit d'un regroupement de gens ayant des canidés à Canton, et désireux d'aérer un peu leurs bestioles (il faut dire qu'ici, le grand air à tendance à manquer cruellement). Les deux chiens ont même leur petit gilet de sauvetage...

Nous voilà donc partit, à 7h30 du matin. Sachant que mes hôtes ne rentreront pas avant 18h30, une loooongue journée de visites s'annonce pour moi, coincée dehors jusqu'à leur retour. Pas moins d'une dizaine d'heures à arpenter Canton, toute seule. Je dois dire que je commence un peu à en avoir marre de marcher des kilomètres tous les jours, et que j'aspire à un peu de tranquillité. Me voici néanmoins partie, direction l'île de Shamian, sur la rivière des perles. Je me rend vite compte que Canton est une ville énorme, où tout est surdimentionné : les routes, les bâtiments, les stations de métro... Il est très difficile de s'y repérer, même avec un plan, et je galère un peu avant d'atteindre la fameuse île. Cependant, ma patience est récompensée : une armada de chinois enchaîne des mouvements de Tai Shi en musique, le tout dans une ambiance très relaxée, au bord de l'eau. Certains ont un sabre à la main, d'autre sont immobiles sur une jambe... Pas un occidental à l'horizon, c'est vraiment un moment purement chinois. Je m'installe pour dessiner, ce qui, comme d'habitude, entraîne tout un tas de mouvements de sympathie. Les gens viennent regarder, essaye de discuter avec moi, me parlent par signes... Je reste un bon moment (de toute manière j'ai le temps...), je me balade, j'apprécie le calme. Difficile de croire qu'à quelques centaines de mètres, une double route surplombe le parc. Six voies en bas, six voies en haut, infernal.

Je finis par décider de bouger, et pars jeter un coup d'oeil au grand marché qui se tient derrière l'île. Je me retrouve encerclée par de minuscules ruelles où l'on tranche allègrement la tête des poissons, où des tortues grouillent dans des bacs remplis d'eau, où tout le monde crie, hurle et crache de conserve. J'ai un peu de mal à m'extraire du dédale, et après une demi-heure de ce délire, je décide de retourner me réfugier sur l'île. J'y reste encore une bonne heure, avant de m'acheter quelques biscuits au 7-eleven du coin (épicerie qui vend des snacks et des cochonneries). Je me rend compte qu'une sorte de tournage est en cours sur l'île, avec caméras, costumières, actrices souriante et même un petit chien qui porte un pull. Les mariés ont également l'air de s'être passé le mot, j'en croise une demi-douzaine. Je vois aussi une dame pliée en deux derrière son chien, un journal à la main. Je finis par comprendre qu'elle essaye d'intercepter une crotte avec le journal...
Il est environ midi, et je décolle à nouveau pour un temple bouddhiste conseillé par Mona, à une station de métro de là.
Encore une fois, la foule, les cris, ici c'est la vieille ville, les rues sont étroites et décrépites, les étals se grimpent les uns sur les autres pendant que les voitures roulent en trombe sur la chaussée en mauvais état.
On y vend des fringues, de la jade, des colliers, des chaussures... Je longe les étals, un peu abrutie. Quand je pense qu'il me reste encore plus de 6 heures à tenir avant de pouvoir rentrer, je me sens un peu découragée.

Le temple est magnifique, il abrite 150 statues dorée à taille humaine, j'adore. L'encens fume dans la cours, où les gens plantent de petits bâtons dans du sable. On est loin du silence austère de nos églises, les enfants crient, les gens s'énervent au téléphone, les vieux amis grignotent leur casse-croûte au coin d'une statue. Je me fais encore plein de potes grâce à mes dessins, même si personne ne parle anglais. Je me sens un peu mieux. Je reste au temple pendant deux bonnes heures je crois, avant de repartir vers le métro où j'ai aperçu un grand mall bourré de vêtement. J'essaye de marchander un peu mais ça ne marche pas, alors je laisse tomber et je n'achète rien. De toute manière on ne peut pas essayer ici, pas de cabines, et puis pas de tailles non plus alors... Tout est en TU. 
Je remarque encore une fois des tas de vendeuses endormies au fond de leur stand, levant parfois un oeil torve sur leurs clients. C'est fou, moi ça me donne pas tellement envie d'acheter de voir une nana effondrée au milieu des fringues.
Bref, il est un peu plus de15h, j'en ai marre du shopping, je ne sais plus quoi faire. Je jette un coup d'oeil à mon guide et à la carte que m'ont donné Dan et Mona, sur laquelle ils ont noté pas mal de coins sympas. Je décide de tenter le pet market, à deux stations, trop fatiguée pour retraverser toute la ville et aller plus loin. Apparemment il s'agirait d'un marché géant où les chinois viennent choisir leur animal de compagnie. Seulement une fois sur place, pas de pet market. Je longe une série de bâtiments d'aspect peu engageant, cherche un peu aux alentours, et, découragée, je remonte dans le métro. Direction le nord, et le jardin des orchidées, qui propose une dégustation de thé pour 2 euros. Il paraît que c'est très joli, et j'ai bien envie de me poser pour dessiner un peu.

Mais le sort semble s'acharner sur moi, puisqu'une fois sur place, impossible de localiser le jardin en question. J'erre sans but dans un parc immense, où comme partout ailleurs les bancs sont bien rares. Avec tous ces égarements, il est près de 17h. Je me repose un peu dans le parc, hagarde, et décide de me remettre à la recherche du jardin des orchidées.
J'ai déjà dis que Canton était une ville immense. Je vais le redire. Les rues font des kilomètres, le trafic est incroyable. Y marcher n'est pas vraiment agréable. Je recommence à désespérer, incapable de me repérer. Je pense avoir bien marché pendant deux heures, sans but, avant de finalement recevoir un coup de fil de Dan me prévenant qu'ils rentraient. De 15h à 18h, je n'ai rien fait d'autre que me perdre et traîner. Un vrai fiasco.

Pour couronner le tout, impossible de retrouver l'entrée du groupe d'immeuble de Dan et Mona. Il fait noir, je marche au radar, je me retrouve à nouveau perdue. Obligée de les appeler pour me refaire expliquer la route. Le matin même, Dan m'assurait, confiant, qu'aucun couchsurfeur ne s'était jamais perdu en venant chez lui. Génial.
Heureusement ils m'ont préparé un petit sandwich, et on discute quelques minutes le temps que je le mange. Et puis le couple va regarder un film dans leur chambre pendant que je me remet de la journée dans la mienne. Je pense m'être endormie à 21h30 à tout casser... 
Cette nuit-là je fais un cauchemar terrifiant, ou je suis suspendue au dessus du vide dans un genre d'ascenseur meublé tout à fait comme ma chambre chez Dan et Mona. Cet ascenseur est sensé me conduire à l'appartement de Karen, ma prochaine hôte, à la manière d'un téléphérique suspendu entre deux immeubles. Dans mon rêve la cabine/chambre se bloque au dessus du vide, sans que je puisse en sortir. Je regarde par la fenêtre et je vois le vide vertigineux, en dessous. Je commence à m'affoler et à courir partout en sanglotant, et là je me réveille, et je me rend compte que j'ai encore été somnambule, et que j'ai vraiment couru partout dans ma chambre, qui n'est pas du tout suspendue au dessus du vide. Ce que j'ai vu par la fenêtre, dans mon rêve, ce n'est que la vue habituelle de la chambre, puisque l'appartement est situé dans une grande tour (encore). 
Je retourne me coucher, un peu honteuse.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ca me fait mal au coeur tout cela. Oublie vite, pour ne garder que tous les beaux souvenirs. Bisous. Maman