Jour 7
Je me lève à 7h, décidée à quitter l'appart à 8h pour visiter ce fameux Pet market loupé hier (apparemment, le marché se tient dans les bâtiments peu engageants que j'ai justement longé la veille). Avant de quitter l'appart, je dis au revoir à Mona que je ne reverrais pas, puisque je compte revenir chercher mes affaires vers 13h pour les transférer chez Karen, et qu'elle sera au travail à ce moment là. Elle me fait alors remarquer que je suis l'une des couchsurfeuses les plus "quiet" qu'elle et Dan ait hébergé. C'est vrai que, la veille au soir, je suis tombée comme une masse, sans grand effort de socialisation. Et, étant donné qu'elle et Dan étaient absents tous le dimanche, on ne s'est pas tellement croisés pendant ces deux jours...
Me voilà donc de retour dans le métro, pour une bonne heure de voyage. Il fait toujours aussi chaud, même si le ciel bleu ici semble être une rareté.
Me voilà donc de retour dans le métro, pour une bonne heure de voyage. Il fait toujours aussi chaud, même si le ciel bleu ici semble être une rareté.
Je remarque que les hommes, en Chine, ont les ongles incroyablement longs. La majorité d'entre eux sont également coiffé comme des adolescents, ce qui ajoute à la difficulté d'estimer leur âge, étant donné qu'ils ont tous plus ou moins l'air d'avoir entre 16 et 20 ans (parenthèse métro du jour).
J'arrive enfin au Pet market, qui s'installe à peine. En effet, ici, il ne faut pas trop s'attendre à voir les commerces ouverts avant 10h, voire 11h du matin. Les vendeurs montent donc leur stands tranquillement, roupillent dans un coin, brossent les petits chiens, sortent les tortues et les poissons de leurs sachets en plastique, installent la cage des crocodiles... Oui, oui, des bébés crocodiles. Je peux aussi apercevoir un couple d'opossums, donc la cage est posée sur celle, plus imposante, d'un genre de lézard géant. Les bacs remplis de poissons, de tortues de toutes sortes (plates, à long coup, miniature, à cornes, géantes... Je ne plaisante pas!), de salamandre et autres bizarreries aquatiques s'étalent un peu partout, pendant que des vendeuses en bottes de pluie transvasent les poissons de leur énormes poche de plastique à de petits aquariums éclairés au néon rouge. Ces fameux sacs à poissons, dix fois plus gros que ceux aperçus à HK, s'entassent n'importe comment dans des charrettes, ou dans les paniers des vélos. Je me demande comment ces pauvres poissons peuvent survivre. D'ailleurs certains ne survivent pas, comme en témoignent les victimes qui dérivent, le ventre à l'air, vers les caniveaux.
Il y a donc également de petits chiens et chats, et ça me fend le coeur de les regarder piauler dans leurs cages. J'envisage même très sérieusement, pendant quelques minutes, d'acheter un chiot. Mais Mona m'a dit que la quarantaine pour les animaux en Australie durait 6 mois. Sans parler des frais d'avion. Bref, fin du délire mignon-niais, ce qui ne m'empêche pas de caresser tous les chiots que je vois. Il y a aussi des oiseaux, des lapins, des poussins, enfermés dans des cages empilées les unes sur les autres. Encore une fois je suis l'unique occidentale, mais personne ne fait très attention à moi. Les vendeurs doivent avoir comprit que je suis ici pour le spectacle, et non pour m'acheter un crabe de compagnie (oui, même des crabes). En revanche je me fais un peu refouler quand j'essaye de prendre des photos, ce qui est dommage car il y a de quoi faire.
Je finis quand même par me décider à repartir, n'ayant pas trouver d'endroit où dessiner. Comme il me reste deux heures avant de rentrer chez Dan et Mona pour récupérer mes affaires, je décide d'aller à l'autre grand parc de Canton (pas celui où j'ai erré la veille, celui-là je ne veux plus le voir). Comme d'habitude c'est la galère pour le trouver, il faut longer une autre route à étages, subir le bruit, la pollution, et la chaleur, le trio gagnant de Canton. Enfin je finis quand même par m'infiltrer dans le Bonsaï garden, habituellement payant, mais déserté aujourd'hui par ses gardiens.
Alors apparemment les Bonsaïs sont centenaires et tous ça, mais franchement, quand on a vu un petit arbre, on les a tous vu... Je fais le tour du parc, plus par dépit que par réel intérêt (je n'ai pas le temps d'aller ailleurs avant de devoir rentrer). Un moine bouddhiste me salue, je prend quelques photos... Et je repars pour le métro, et une nouvelle heure debout entre les chinoises en robes de soirée et les chinois coiffés comme Justin Bieber.
Lorsque j'arrive, Dan et moi on papote un peu à propos des animaux découverts au Pet market, et puis je vais faire mes bagages. Et là, alors que je vais partir et que j'ai déjà mon sac sur mon dos, on entame une super conversation à propos du Trône de fer (il est en train de lire le dernier, apparemment il ne se passe rien). Du coup on passe bien 15min à parler de lecture, de livres, de fantasy... Dommage qu'on se soit si peu vu durant ces deux jours au final !
Bref, c'est repartit pour le métro (pfiu !). Karen habite très près de la gare centrale où je suis arrivée deux jours plus tôt. C'est un bon quartier pour bouger dans le centre, moins excentré que celui de Dan et Mona. Et j'ai le sentiment que je m'y sentirai mieux. Car, malgré leur gentillesse et nos évidents points communs, je n'ai pas tellement réussi à me lier avec eux.
J'attend donc Karen à la station la plus proche de son appart, et c'est une petite chinoise souriante que je vois arriver. Tout de suite le courant passe. La conversation s'engage très vite.
Petite parenthèse : le quartier de Xiabei, c'est aussi l'unique quartier black de Canton. Du coup sur le chemin pour se rendre chez Karen, on croise des femmes en boubous, des restaurants africains, de grands black bien sapés... Etonnant quand on pense au peu de diversité culturelle rencontrée jusque là en Chine.
Pour une fois, je ne vais pas loger dans une tour géante, mais bien dans un petit immeuble chinois, sans ascenseur, un peu décrépit mais qui ne manque pas de charme avec ses petits autels dédiés au Dieu des portes sur chaque palier. Karen habite au 7eme, on arrive en haut hors d'haleine, pour découvrir un charmant petit deux pièces PROPRE (un certain soulagement), clair et bien décoré. Je me sens tout de suite à l'aise. Ici j'ai l'impression d'avoir atterrit dans l'appart d'une copine à Paris. Karen m'accueille super gentiment en me faisant goûter tout un tas de fruits et de jus chinois (trop bon). On discute un petit moment, toujours de manière aussi naturelle, et puis elle retourne travailler (elle travaille à domicile) pendant que je décide d'aller faire un peu de shopping dans le quartier de la gare, à une station de métro. J'y retrouve un peu l'ambiance de Shenzhen, avec ses vendeuses avachies dans un coin, l'oeil éteint, et ses échoppes labyrinthiques. Alors que je passe une heure à chipoter sur les prix et à tout calculer dans ma tête, je cède soudain à la folie subite de dépenser 100 Y (environ 11 euros) dans l'achat d'une tunique. Je le regrette aussitôt (c'est peu ou prou le prix en France. Bon, en fait c'est moins que le prix en France, mais je me monte vite la tête), mais trop tard. Bon, la tunique est verte, avec une super coupe, mais quand même, 11 euros, c'est plus ou moins le budget d'une journée en Chine pour moi. Les transports et la nourritures étant très bon marché ici, on peu vivre pour presque rien du moment qu'on est hébergé. Je m'en veux donc terriblement d'avoir claqué le budget d'un jour entier en 5 minutes. Je me lance dans une série de calculs compliqués pour savoir comment rééquilibrer l'ensemble. Ce qui est un peu débile puisque, quand on vit pour 10 euros par jour, on ne devrait pas se poser ce genre de questions. Je finis par retrouver la raison, et quand je rentre chez Karen (sans me perdre), je suis à nouveau contente de mon achat. Car ici, contrairement aux idées reçues, les vêtements ne sont pas donnés. Certes, on économise un peu, mais pas autant que l'on pourrait s'y attendre. Pas de super coupe originale à 2 euros, par exemple. Pour 2 euros, on a les tongs ultra moches à talon compensé.
Enfin, une fois remise de mes émois financiers, Karen et moi sortons manger dans un petit restaurant cantonais où ne vont QUE les cantonais, ce qui est génial parce que je sais que je vais manger exactement la même chose qu'eux, et pas de la nourriture adaptée, comme c'est parfois le cas aux adresses conseillées par les guides. Ici, pas de risque de croiser un autre occidental.
On commande un plat de tofu épicé et une sorte de jardinière de légumes à la chinoise, avec du riz, le tout super bon, et pour 22 Y chacune (3 euros environ). Je m'entend toujours aussi bien avec Karen, bien qu'elle ai déjà dépassé la trentaine et qu'elle ai terminé ses études depuis belle lurette. Elle me raconte tout un tas d'anecdotes sur son pays, les coutumes, on compare nos cultures... Tous ce que j'aime en couchsurfing. On rigole beaucoup aussi, et ça fait du bien.
Au retour, Karen se remet au travail pendant que je fais le point sur mes finances, histoire de calculer plus ou moins un budget pour les jours à venir. On est au milieu du voyage, l'heure est donc au bilan. Et pas seulement budgétaire, puisque je décide de me lancer dans la rédaction de ce journal. C'est beaucoup plus facile d'écrire après coup, mes idées sont plus organisées et j'ai davantage de recul sur les événements. Je rédige une dizaine de pages en quelques heures.
6 commentaires:
Tes photos sont superbes et les commentaires pas mal non plus ! c'est comme si on y était! Profite bien ! Et si je ne me trompe pas, avec le décalage, c'est déjà le 16 novembre en Chine !! Alors un super bon Anniversaire ! plein de bises et à bientôt ! Mfrance
Tu nous balances tout d'un coup, ça va pas ça ! voilà, j'ai passé une demi-heure à rattraper ta semaine chinoise. Avec l'envie de commenter toutes les 5 min ;), entre les Bieber chinois, la nunucherie des chiots, la contrebande de saucisson...
Bon anniversaire (ici, c'est le 16 pile, na) et garde le moral surtout !
Joyeux Anniversaire !! :)
J"espere que tout ce passe bien
Bisous <3
Romane
Coucou BON ANNIVERSAIRE alors c'est bien un anniversaire a HK
Bizoux ta couz Marie
Tu as bien fait de te faire plaisir avec cette petite tunique. Après tous ces efforts, et sûrement coups de bluz, c'est important de se chouchouter, tu l'as bien mérité ! J'espère que ton dos ne te fait pas trop souffrir. Et puis zut, c'était ton anniversaire aujourd'hui. Pleins de bisous. Maman.
Le chiot c'est vachement moins exotique que le crocodile. Quel manque d'originalité...
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