24/11/2011

Compte-rendu Chine / Jour 11 (suite)















Nous sommes donc sur la route pour rentrer. Comme d'habitude en Chine, le soir tombe assez vite. Quand on arrive, il fait déjà un peu sombre, et tout est illuminé. On zigzag entre les piétons pour aller reposer nos vélos. Esther essaye de nous convaincre de la reprendre comme guide demain, pour aller dans la campagne. On ne sait pas trop, on a pas vraiment décidé ce qu'on a envie de faire. Dans l'immédiat, on veut faire du SHOPPING. C'est ma dernière soirée à Yangshuo, l'unique pour Claudia qui ne reste qu'une nuit, alors c'est le moment de se faire plaisir. En ce qui me concerne, je n'ai toujours pas épuisé mes 200 euros de départ, mais je commence à être un peu juste. Je décide donc de retirer de l'argent, même si je sais que la banque va me compter des frais et que je risque de perdre pas mal au change. Mais il me reste à peine de quoi payer mon billet de retour. 

Je compose donc mon code, sans vraiment y penser. Le distributeur parle en anglais, heureusement, et je me prépare à retirer une cinquantaine d'euros. Mais voilà que mon code est invalide... Je recommence, un peu plus attentivement et là, encore une fois, code invalide. Si je me trompe une troisième fois, ma carte va y rester. Claudia me demande si je suis sure d'avoir composé le bon code. Je ne sais plus vraiment, je commence à paniquer. Je remarque alors que les chiffres du clavier ne sont pas disposés de la même manière qu'en France : j'ai bêtement tapé mon code comme si j'étais sur un distributeur français. J'ai donc inversé les chiffres... 

Dans le doute, on change quand même de distributeur, des fois que j'ai vraiment oublié mon code. Cette fois le clavier est à l'endroit, tout va bien. On est parée pour le shopping.

À Yangshuo, tout se négocie, et il ne faut pas hésiter à y aller franchement. Par exemple diviser le prix par 5. Vous n'arnaquerez pas le vendeur, non, vous l'empêcherez juste de vous arnaquer, vous. De toute manière, quand on propose un prix trop bas, on le voit tout de suite, les gens nous laissent repartir dans la rue sans nous courir après. En revanche, quand on propose un prix convenable et qu'ils refusent, on fait mine de partir, et les vendeurs viennent nous rattraper par la manche après quelques pas seulement. J'achète ainsi un sceau gravé à mon nom (chinois), prix de départ 260Y, prix après négociation 80. Idem pour un bracelet rouge dont la matière m'est inconnue, prix de départ 230, prix d'arrivée 35. C'est assez marrant une fois qu'on a comprit le système. L'une des vendeuses me dit même, en riant, que je suis "une vrai chinoise". Comprendre : je n'ai pas peur de marchander.

Pour les négociations, les vendeurs qui parlent mal anglais écrivent sur un papier le prix de départ. Ensuite ils nous tendent le stylo, pour qu'on marque notre prix. Souvent c'est trop bas, alors il refusent, mais baissent un peu leur premier prix. Alors c'est à nous de faire un effort et d'écrire un chiffre un peu plus haut que le premier. A la fin, le papier est recouvert de chiffres griffonnés au stylo bille. 
En revanche, il ne faut jamais demander le prix si on est pas sur d'acheter. Pour les marchands, c'est le signal que les négociations ont commencé. Une fois qu'on a demandé combien ça coûtait, on ne peut plus s'en dépêtrer. Les gens nous suivent dans la rue jusqu'à ce qu'on accepte d'écrire un prix sur leur papier. Si on ne veut pas acheter, on peut éventuellement noter un prix ridiculement bas. Ils rigolent et s'en vont vers des clients plus prospères. 
Au passage je trouve une agence qui vend des tickets de bus pour Shenzhen à 150Y (autant dire pas cher du tout), et je m'en réserve un pour le lendemain soir.

On s'écarte un peu des rues touristiques, pour se balader dans un Yangshuo plus calme, plus authentique. On y trouve un formidable restaurant végétarien, où on mange comme des reines pour trois fois rien. On est en terrasses, avec vue sur l'un des petits canaux qui parcourent Yangshuo. C'est la pleine lune, tout est calme, et on peut apercevoir les imposantes silhouettes des montagnes, noires sur le noir du ciel. 

C'est repues que nous décidons de reprendre la promenade, avec pour objectif : " entrer dans tous les boum boum clubs de West street et prendre des photos à gogo". Et ça vaut le coup d'oeil. Les clubs sont remplis de chinois en folie, c'est très drôle. En général on ne reste pas plus de cinq minutes, évitant autant que possible l'armada de serveuses qui veulent nous proposer à boire. On prend quelques photos, on laisse le boum boum des basses vibrer à travers nos pieds jusqu'au bout de nos doigts, et puis on repart, vers le prochain club. Et puis on décide de boire un truc sur un toit terrasse. Je sais qu'il y en a un quelque part, et je connais le nom, mais je ne l'ai pas encore trouvé. On se lance donc à sa recherche, Claudia et moi, tout en mitraillant tous ce qui bouge avec nos appareils. Au fond d'une petite rue, on trouve le fameux escalier qui monte au bar. Déserté à cette heure, hélàs (il est près de minuit). Cependant, d'ici, on peut apercevoir un autre toit terrasse, à quelques rue de là, très animée celui-là. Retour dans la rue, boum boum, lumières, on arrive à repérer le toit, mais on ne comprend pas comment y monter. Après avoir fait deux ou trois fois le tour du pâté de maisons, on finit par comprendre qu'il faut rentrer dans un hôtel pour accéder au toit, où se trouve la fameuse terrasse.

pong, des occidentaux au babyfoot, un caniche et des mojitos. C'est probablement le mojito le moins cher de toute ma vie, 20Y (soit approximativement 2euros). Claudia et moi on s'installe, on s'amuse à observer les gens (il y a un hipster/RNB boy, mais chinois, ce qui peut donner un sacré mélange), on discute... On finit par jouer au baby foot avec un anglais et une chinoise (moi et l'anglais, on gagne). Enfin, je crois qu'il était anglais, il avait une histoire un peu compliquée, il commençait un buisiness destiné à exporter de la main d'oeuvre chinoise en Afrique (je jure que c'est vrai). Après ça on commence à discuter avec un hollandais super sympa, qui est allé faire de l'escalade dans les montagnes (la chance) et qui est tout écorché. Un type débarque et nous explique qu'il a parié avec ses amis sur nos nationalités : Claudia et moi on serait allemandes, en le hollandais (Hans) serait hollandais. Du coup on se fait copines avec eux aussi (aaaah cette expression, on se fait copines, qu'est ce que je l'ai utilisé quand j'étais gamine, je sais pas pourquoi ça ressort maintenant). Il y a trois anglais de York et une chinoise. On se met à parler de tout un tas de trucs, nationalités, voyages, crazy chinese people... Ils sont très sympas. On finit par redescendre du toit et changer de bar, mais sans Hans qui prend un bus très tôt le lendemain matin, pour le Vietnam.

L'autre bar est rempli de chinois et d'occidentaux tous bourrés qui dansent comme des dingues. Nous on se trouve une table, l'un des gars nous paye à boire, on prend des photos (mais pas avec mon appareil, je pense que j'avais la flemme de le sortir), on reprend notre conversation. Il est quelque chose comme 3h du matin. Quand on ressort de là, des tas de nouveaux couples occidento-chinois sont nés (qui n'impliquent ni moi, ni Claudia, je précise), et nous on est bien fatiguées. On dit au revoir aux anglais, et on rentre à l'hôtel. Comme on est super motivées, on décide quand même de se retrouver à 10h le lendemain matin, histoire de profiter du dernier jour. 
Quand je rentre dans ma chambre, il y a quelqu'un d'autre dans le dortoir. Je fais de mon mieux pour être discrète, et je m'endors comme une masse.


2 commentaires:

Thomas Philippe a dit…

Ton récit de la Chine est super on le lit avec beaucoup de facilité
Gros bisous
Papa

Mathilde a dit…

Oh, fais-nous un dessin du hipster/RNB boy, mais chinois !