22/11/2011

Compte-rendu Chine / Jour 11












Jour 11

Ce matin, Claudia doit arriver en train. On c'était rencontrées à Hong-Kong, où l'on avait mangé ensembles avec Vivienne, souvenez-vous. Elle a donc prit le train depuis Shenzhen, pour Guilin, où elle doit ensuite attraper un bus pour Yangshuo. Apparemment ça prend entre 15 et 20h. Je me félicite d'avoir choisis le bus, malgré les galères de tickets et toutes mes inquiétudes.
Claudia est donc sensée arriver vers 10h, j'en profite pour sortir faire quelques croquis dans la ville. Il fait un temps magnifique, et les rues sont très calmes. J'imagine que tous le monde cuve après avoir fait la fête hier, et il n'y a que les touristes chinois pour se balader tranquillement. Et moi, avec mon carnet de croquis et mon aquarelle. Je me pose ici et là pendant une ou deux heures, je prend quelques photos de plus avec des adolescentes qui gloussent, j'assiste à une violente dispute entre un conducteur de bamboo boat et une rabatteuse pour bamboo boat, et je discute avec des thaïlandais qui veulent aussi faire une photo avec moi (incroyable). Vers 10h, je reçois un texto de Claudia, dont le train a du retard et que ne pourra être là qu'à midi. Deux heures de plus à tuer, je repars dessiner. Les occidentaux commencent à émerger petit à petit, assis aux terrasses des cafés, avec de tout petits yeux. J'entends toutes les langues, c'est assez sympa. Alors que je dessine au bord d'un petit lac, dans la ville, je me fais aborder par une petite vieille, apparemment guide, qui me propose de louer des vélo et d'aller me promener dans la cambrousse. Comme on a prévu de le faire avec Claudia, je me dit que ça peut-être pas mal de dégoter un guide, et je lui dit que je suis intéressée. Elle me montre un petit carnet, son livre d'or perso, avec tous les avis des gens qu'elle a guidé à Yangshuo. Comme elle est super gentille, et mignonne, je la suis jusqu'à l'endroit où elle loue ses vélos, où je lui promet de la retrouver dans l'après-midi si Claudia est OK pour une balade (ce dont je ne suis pas sure, étant donné toutes les heures de trains qu'elle s'est tapée).
Après avoir laissé Esther et ses vélos, je repars dessiner. La ville recommence à s'animer, il est bientôt midi, les chanteurs et leur chariote sont de retour, ainsi que les grilleurs de tofu, les vendeurs de kakis et tout un tas de touristes à lunettes de soleil (il fait super beau).

Alors que je commence à tourner en rond, Claudia m'envoie un texto : elle est arrivée. On se retrouve donc devant le Mc do (encore, mais il faut dire que c'est un repère efficace), et je l'emmène à mon hôtel, qui est décidément une bonne affaire (j'ai très bien dormi). On y recroise quelques backapackers qu'on salue comme si c'était de vieilles connaissances, et Claudia obtient la clef de sa chambre. J'y laisse mes affaires de valeur (ordi, papiers, disque dur), car je ne suis pas sure de rester seule dans mon dortoir bien longtemps.
Avant d'aller arpenter les routes avec Esther, on décide d'aller manger un petit truc quelque part, histoire de prendre des forces. Claudia est étonnamment en forme pour quelqu'un qui a passé la nuit dans un train. Elle me raconte que le voyage était super, qu'elle a discuté avec plein de gens, et observé la vie nocturne des voyageurs chinois. Ni elle ni moi ne regrettons les heures passées dans les transports jusqu'à Yangshuo.
On s'installe en terrasse dans une petite rue calme. Je commande des nouilles sautées, Claudia un petit déjeuner complet. Il fait bon, on porte nos lunettes de soleil, on regarde passer les gens en discutant... C'est incroyable à quel point ça peut être agréable de se poser en terrasse dans une petite rue piétonne, surtout après Canton, Shenzhen et Hong-Kong. On y reste un petit bout de temps (qu'il est bon de ne rien faire), avant de se décider à rejoindre Esther. On négocie une petite ristourne, on enfourche nos vélos et c'est partit !

Bon, en premier lieu il faut sortir de la ville, ce qui veut dire rouler sur la route avec les voitures, les camions et les mobylettes, sans compter les autres cyclistes, chinois pour la plupart, qui roulent en grappes désordonnées sur la chaussée. Mais le fait d'être sur un vélo à nouveau, c'est trop cool, ça me rappelle Strasbourg, j'adore. Notre guide nous emmène faire du bamboo boat sur la Yulong river, bien plus calme et tranquille que la grande Li river. Pour ce faire, nous traversons la campagne, zigzaguant dans les champs au pied des montagnes. J'ai du mal à réaliser la chance que j'ai, à pédaler ici, avec le ciel bleu et les pains de sucres, les rizières, les buffles d'eau, les petites maisons perdues au milieu de nulle part. C'est incroyable. 
Claudia et moi on s'arrête pour prendre des photos. Esther pédale à toute berzingue loin devant nous. 
On finit par arriver au bord de la rivière. Notre guide nous explique qu'on peut descendre en bateau, pendant environ 2h, et qu'elle nous retrouvera à l'arrivée, un peu plus bas, avec les vélos qu'elle compte mettre dans un bus. 
On commence à négocier les prix. Évidemment ça démarre très haut, mais on parvient à s'en sortir pour 80Y par personne, un peu plus de 8 euros. On essaye de descendre plus bas (sur la Li river, on nous a proposé 50), mais Esther nous explique qu'ici, contrairement à la Li river, c'est un type qui rame pendant 2h. On accepte sans plus discuter.

Tout un tas de très petites vieilles essayent de nous vendre des couronnes de fleurs. C'est très joli, mais un peu inutile, car périssable. Et comme Claudia et moi ne sommes pas un couple romantique (un gentleman offrirait la couronne à sa dulcinée), nous refusons gentiment. Mais les toutes petites vieilles sont très insistantes (elles nous suivent jusqu'aux toilettes). Moi, ça me rappelle l'Inde. Claudia achète finalement une couronne, qu'elle range dans son sac. Du coup les autres toutes petites vieilles ne se rendent pas compte qu'elle en a déjà une, et essayent de lui vendre les leurs. 

On finit par marcher jusqu'à une sorte d'embarcadère, en réalité un tas de vieux bamboo boats empilés les uns sur les autres. Pour vous décrire les fameux bamboos boats : Une dizaines de bamboo liés les uns au autres en une sorte de radeau, sur lesquels on a casé deux sièges en ferraille. Et c'est tout. Heureusement, c'est pas profond. En attendant notre "driver", on prend des photos avec un groupe de chinois qui jouent aux cartes, et on essaye tant bien que mal de s'en faire comprendre. C'est un bon moment, on rigole beaucoup, et moi je sens la pression de Canton s'échapper petit à petit, sur cet embarcadère branlant au milieu de nul part.
Notre bateau arrive enfin, manoeuvré avec une perche par notre driver. On essaye de lui demander son nom, mais impossible de se faire comprendre. 
On prend place sur les sièges branlant. Ce qu'on prend pour des gilets de sauvetage sont en réalité des coussins, oranges, pour protéger nos fesses des éclaboussures, j'imagine. Tout le monde rigole beaucoup en nous voyant nous efforcer de les porter comme des gilets (mais ils sont où les bras ?). Le driver tend deux sacs en plastique à Claudia, pour protéger ses chaussures. Comme je porte des sandales, je n'y ai apparemment pas droit.

Et c'est partit pour deux heures de pure détente. Je ne vais pas m'attarder sur les méandres de la rivière, le calme, les chinois qui nous font coucou, les bars flottants où l'on nous encourage à acheter à boire (non pas pour nous, mais pour le driver) et les montagnes qui se reflètent dans l'eau. En revanche, pas moyen de ne pas parler de ces mini-cascades que nous descendons ici et là avec forces éclaboussures. On comprend mieux l'utilité des coussins oranges. Parfois, le bateau reste coincé en haut de la mini-cascade, et il faut descendre et pousser avec le driver. A chaque cascade, il y a un type ou une nana qui prend les gens en photo. Ensuite, on peut regarder la photo sur un écran, installé sur un gros radeau, et imprimer notre préférée. Ce que bien sur nous refusons de faire (on prend assez de photo comme ça). Ces grosses imprimeries flottantes gâchent un peu le paysage, tout en participant à l'attrait de la balade (franchement, c'est cocasse).

On finit par payer sa bière à notre chauffeur, sur un petit bar flottant au milieu de l'eau, où une jeune fille fait cuire des beignets au poisson. On mange des cacahuètes, on essaye une nouvelle fois de demander son nom à notre driver, peine perdue. Mais le mec est debout depuis deux heures à pousser le radeau avec une perche, il a clairement bien besoin d'une bière. Il est très sympa d'ailleurs, même si on discute plus par gestes et par sourire qu'avec des vrais mots.
Quand on repart, il commence à faire un peu frais. On a mit nos pieds dans l'eau, on est un peu mouillées à cause des cascades, bref, je commence à me peler un peu. Mais je suis tellement bien, sur cette rivière, que je voudrais ne jamais la quitter. Et Claudia est une fantastique compagne de voyage. Elle est intéressante, drôle, et on partage plus ou moins la même vision du voyage.

Quand on retrouve Esther, à la fin du périple, on est toute détendues. C'est un vrai soulagement après les quelques jours assez intenses passés à Canton. Je suis quand même un peu déçue quand Esther nous annonce qu'il est trop tard pour repartir se promener dans la campagne. Nous rentrons donc par la grande route, loin d'être aussi agréable que les chemins de campagne empruntés plus tôt.

Mais comme, une fois encore, il est tard ici, et que je suis fatiguée, je vais faire comme hier et couper cette loooongue journée en deux. Allons-nous nous faire renverser par un camion (ne t'inquiète pas maman, tout va bien^^) ? A  demain !



2 commentaires:

Lucile a dit…

"un gentleman offrirait la couronne à sa dulcinée"
Non mais la blague. Tu sais où Nico il peut la mettre, sa couronne ? Mais oui tu sais. Lui aussi d'ailleurs ;)

Très très joli sinon. Bonne aventure !

Mand a dit…

Hahahahaha ! Mais les chinois sont romantiques eux, toutes les filles en avait une ^^