28/11/2011

Compte-rendu Chine / jour 12













Jour 12
C'est avec courage et motivation que je me lève, à 9h, bien qu'ayant été réveillée à 8 par ma compagne de chambre, dont je vois le visage en plein jour pour la première fois. Elle est chinoise, elle est venue visiter la ville. On échange quelques mots, elle s'en va, et je me rendors. 
A 10h je rejoins Claudia, qui comate sur un canapé dans le hall de l'auberge. On fait notre check-out, on laisse nos sacs à la nana de l'accueil, et on quitte l'hôtel. 
Avant toute chose, on décide qu'on a besoin d'un petit-dej. Nous voilà donc de retour dans les rues, à chercher les petits marchands de fruits. On a très envie de tester le fruit de la passion, servit décapité comme un oeuf à la coque. On achète aussi des kakis, des mandarines... Et des sortes de barres genre riz soufflé, impossible d'identifier les ingrédients plus clairement. Comme on a encore faim, on retourne au resto végétarien, histoire de se faire un bon gros petit-dejeuner, avant de repartir dans la cambrousse avec Esther. Quelque chose qui nous tienne au ventre jusqu'au soir soir, quoi.

Quand on arrive au resto, il est encore trop tôt (11h du matin quand même), et les serveuses nous demandent de repasser dans 20 minutes. Je sais qu'on a fait un truc qui a duré approximativement 20 minutes à ce moment de la journée, mais je n'arrive pas à me rappeler quoi... Probablement rien de très passionant. A notre retour, on s'installe à la même table au bord de l'eau, et on commande des plats à partager, plus un jus de fruit genre pomme et ananas fraîchement pressés, un régal. Évidemment on traîne, et ce qui ne devait être qu'un petit-déjeuner se transforme vite en brunch/déjeuner. Le temps est à nouveau magnifique, c'est le paradis.

Quand on rejoint enfin le petit garage qui loue les vélos, repues, il est 13h passées. La responsable sort son portable, appelle Esther, nous propose des chaises... On s'installe, pas pressées pour deux sous. À côté de nous, une autre employée tricote avec quatre aiguilles à la fois, apparement des chaussons pour son père. Dans la rue les gens se baladent, le nez en l'air, l'air béat du touriste satisfait. Nous aussi, probablement. 
Esther finit par arriver, en vélo, toute contente. On lui explique qu'on veut aller dans la campagne pour prendre des photos et se balader. On a juste envie de s'éloigner un peu de la ville, et de retrouver le calme et la sérénité de la veille. On essaye de négocier les prix, mollement. Un peu par flemme, on abandonne rapidement. De toute manière, qu'est ce que c'est, 5 euros, quand on pédale au milieu des collines et des rizières ?

A nouveau, on avance avec entrain sous un soleil éclatant, loin derrière Esther. Elle zigzague entre les motos et traverse les carrefours à toute berzingue, pendant qu'on musarde tranquillement à l'arrière-plan. On s'arrête cinq minutes dans son quartier, le temps qu'elle attrape un chapeau (j'en profite pour me fabriquer un turban avec mon foulard), et nous voilà reparties à travers les petites routes de campagnes. Au bout de cinq minutes, je me rend compte que j'ai oublié de charger la batterie de mon appareil photo. Je suis dégoûtée, c'est un peu le pire endroit de la terre pour oublier de charger son appreil... Claudia me propose d'utiliser le sien si j'ai envie de prendre une photo, mais quand même... Être à Yangshuo et ne pas pouvoir prendre de photos ! 

Il y a malgré tout beaucoup de choses à regarder. En particulier dans l'un des villages que l'on traverse : une centaire de personnes partagent un repas sous le préau du bâtiment principal, les enfants courent partout en nous criant "hallo !", les adultes trempent dans de l'huile des tas d'aliments inconnus, et Esther salue quelques connaissances pendant qu'on se penche, curieuses, sur la nourriture. On aurait presque envie de s'arrêter pour manger avec eux (malgré le petit-dej' géant), mais l'infatiguable Esther pédale déjà, au loin. Nous, on s'arrête à tous les virages pour prendre une nouvelle photo, ici un buffle, là-bas une paysanne avec son chapeau en paille, plus loin une rizière...

A un moment donné, on croise deux touristes chinois en train de se prendre en photo au milieu d'un champ en partie moissonnée. Leur guide les attends au bord de la route, Esther s'arrête pour discuter avec lui. On en profite pour s'approcher du champ et voir ce qu'il a de si intéressant, et là on découvre, un peu choquées, une gamine de 12, 13 ans en train de faucher toute seule au milieu des épis, pendant que les touristes posent à côté d'elle. 

Retour sur les routes de campagne. Rien de plus à raconter que la chaleur, les champ et le calme profond des vallées qu'on visite à vélo. Esther nous propose d'aller voir Moon Hill, la colline avec un trou au milieu. C'est un repère à touristes, on hésite un peu... Et puis on y va, histoire de passer le temps (il est encore tôt, bien qu'on roule depuis près de 2h). Au pied de la colline, on propose à Esther de lui offrir à boire. Elle commande un thé qu'elle ne boit pas, puisqu'elle discute avec les serveuses, au bar. Moi, je fais un croquis en sirotant la version chinoise du coca. 
Je me rend compte qu'Esther n'a pas l'air très sympathique, quand j'en parle. En réalité c'est un véritable personnage, petit bout de femme de 70 ans, souriante et énergique, qui parle trois mot d'anglais avec des accents autoritaires. Elle ne cesse de nous dire : 
- "When you come back, call Esther, OK ?
- Yes, sure Esther, but we won't coming back soon, you know ? Dis-je
- When do you come back ?
- Heu... Maybe ten years from now, maybe never... We don't know.
- But I will be dead in ten years ! Then tell your friends, tell your friends : go see Esther, OK ?
- Ok, sure Esther, we will tell our friend !"
Sourire satisfait d'Esther qui repart en pédalant de plus belle.

Retour par la grande route, le soleil baisse, la lumière est magnifique, je n'ai pas d'appareil photo...

De retour en ville, Claudia essaye de retrouver une boutique où elle a vu une valise rouge à pois blanc, mais impossible de se rappeler où, quand, comment. On retourne donc à l'auberge, où l'on récupère nos sacs avant de squatter les canapés. Claudia reprend le train ce soir, elle doit donc à nouveau attraper un bus pour Guilin, à deux heures d'ici. Moi, je dois me rendre à 7h30 à l'agence où j'ai acheté mon ticket. Il me reste donc deux bonnes heures à tuer. Je dis aurevoir à Claudia, que je vais revoir à HK de toute façon, et je sors mon ordinateur. 
Comme on est dans le hall d'accueil d'une auberge de jeunesse, je me met à discuter avec un canadien, puis un allemand, qui eux, n'ayant peur de rien, sont partis en vélo sans guide. Mais ce sont des voyageurs endurcis. L'allemand a traversé toute l'Europe de l'est en train, s'arrêtant un peu partout, avant d'échouer en Chine, énième étape sur le parcours. Le canadien, lui, arpente le pays depuis plusieurs semaines, et compte poursuivre vers le Vietnam. Je me sens toute petite à côté, et j'ose à peine avouer que je voyage depuis moins de deux semaines. Mais je reste là deux bonnes heures, à discuter voyages en mangeant des kumkats, avant de quitter l'auberge encombrée de voyageurs pour rejoindre mon agence dans West Street.

Comme le voyage en bus de nuit est un gros morceau, ce sera pour le prochain post !
Je précise également que ces photos viennent de l'appareil de Claudia, elles ne sont pas toutes de moi. Voilà !



4 commentaires:

Lucile a dit…

Qu’est-ce que c’est beau, quand même... à vélo, ça a dû être magique.
Ici, il fait, ben euh... gris.
;)

Anonyme a dit…

Marie-France a imprimé tes récits et elle les a envoyés à Mamie, tonton Bertin, Jean-Pierre et Suzanne. Mamie est complètement fan, elle attend avec impatience la suite. Elle dit : on s'y croirait !
C'est vrai. Ca a l'air vraiment merveilleux. A Strasbourg, il fait 3 degrés..............
Bisous. Maman.

Anonyme a dit…

Tu racontes trop bien !! Bonne chance ! :) <3
Romane

Mathilde a dit…

Superbe !