15/12/2012

10 décembre jour 5

Sephrine travaille ce matin, du coup elle doit se lever à 8h, et à la base j'ai prévu de faire de même et de partir en même temps qu'elle. Elle ne rentrera qu'à 8h30, heure à laquelle nous avons rendez-vous pour aller manger dans un petit resto du coin. Bien sur, dans les faits, je suis crevée, et je me vois mal rester de 9h à 8h30 dans les rues, surtout avec la nuit qui tombe vers 16h30. Dix heures à errer, j'ai déjà donné. Du coup je reste au lit... Jusqu'à 11h ! Au début je suis atterrée. J'avais prévu d'aller au fish market, et le temps d'y être il sera bien midi : raté pour la pêche toute fraîche du matin ! Mais enfin, quand j'y pense, c'est pas plus mal d'avoir dormi un peu plus longtemps. Sephrine se couche toujours très tard, et j'ai besoin de sommeil. Rien de de tel qu'une grasse mat' pour me remettre d'aplomb. Quand je prend la route, je suis en pleine forme. Le soleil brille à nouveau, j'écoute mon I-pod dans les rues, j'en sautillerais presque. Et puis je porte mon nouveau chapeau et mes chaussures brillantes.

Je commence à maîtriser le métro de Tokyo, et arrive sans encombres à la bonne station. Au final le marché au poisson le plus grand du monde ressemble beaucoup... À la Chine ! Le marché au fruits de mer séchés de Hong-Kong, ou bien les rues de Canton où les gens découpaient le poisson sur le trottoir. Ici aussi des pièces géantes de thon s'exposent sur un lit de glace. Du poulpe séché, des poissons alignés, dans les branchies desquels on a glissé une petite carte avec le prix, des vendeurs à la sauvette qui vous grillent des cubes d'omelettes sur des piques à brochette... Et l'odeur, bien sur. 

C'est le marché extérieur que je visite, mais je suis venue pour les halles, où l'on vend aux enchères les plus grosses pièces. C'est un peu tard évidemment pour ça, les salles se vident, il ne reste que la glace qui fond et le ballet des voiturettes qui transportent les déchets et autres résidus.
Le must, bien sur, c'est de manger des sushis ici ! C'est parfait pour moi, il est justement l'heure de manger. Je choisis un restaurant au hazard. Bien sur il s'agit d'un train à sushi ! J'adore les robinets incrustés dans le comptoir et grace auxquels ont peut se faire du matcha, breuvage vert vif obtenu en mélangeant de la poudre verte (thé ?) et de l'eau chaude. Le poisson FOND dans la bouche, je rigole pas, c'est incroyable. Je mange thon rouge et saumon, et mon voisin de comptoir me lance "oishi !". Délicieux, oui !
Mon repas achevé, j'en ai pour genre 5 euros, et je suis bien contente. C'est probablement le poisson le plus frais que j'ai jamais mangé (j'ai aussi mangé du poisson grillé à Bali sur une plage mais enfin, là, il est CRU !).

Je reprend le métro pour Asakusa, l'un des vieux quartiers de Tokyo. C'est là que je visite un super temple, dont j'ai oublié le nom, mais auquel on accède par une grande porte décorée d'une immense lanterne rouge, qui doit bien faire ma taille !  Ensuite on longe une rue à souvenir qui mène au temple, où se baladent des centaines de promeneurs. On y vend des bonbons, des gâteaux, des produits Hello Kitty (chaque lieu touristique japonais a son produit dérivé Hello Kitty. Ici le chat pose avec la "Sky tree tower" fraîchement érigée, ou avec de grosses lanternes rouge)... Le temple en lui-même est très beau, rouge vif, avec de grosses lampes en papier et une pagode à cinq étages. Je m'assois sur les marches de l'un des pavillons pour dessiner l'entrée du temple, énorme, et dont la structure en bois est si complexe que je m'y perd plus d'une fois. Comme d'habitude, des gens s'arrêtent et commentent. Je me contente de sourire, hocher la tête et remercier en japonais (mon vocabulaire se limite à ça). Je commence à geler en revanche, puisque mon coin n'est plus au soleil maintenant, et que la température baisse toujours vers 3h. Je décide donc de reprendre le métro pour me réchauffer, et de me rendre à Akihabara, le quartier de l'électronique, des geeks et des salles d'arcades. La sortie de métro s'appelle très justement "electric city". C'est bruyant, ça clignote, ça chante, bref, c'est assez saisissant comme effet ! Je rentre dans quelques salles d'arcades, pour voir. Il a des dizaines de machines à grappins pour attraper des figurines ou des peluches, et je vois des japonaises y faire disparaître leurs pièces de 100 Y à une vitesse alarmante. Pour une raison inconnue, il y a plusieurs musiques/bruitages en même temps, dans la même salle, du coup c'est cacophonique, je me demande comment les japonais font pour y passer leurs journées. Entre chants de Noël, dernier titre pop du moment, bruitages de jeux vidéo et cris hystériques des japonaises, c'est l'horreur. Je me balade un peu, mais très vite la nuit tombe et il commence à faire vraiment froid. Dans la rue, des filles en costume de bonnes interpellent les passants d'une voix sur-aigüe pour les entraîner dans des "maid cafés", sortes de salon de thé où le client est appelé "maître" et peux payer pour que les soubrettes dansent ou chantent, ou je ne sais quoi d'autre. Aucun rapport avec la prostitution, juste une tendance culturelle étrange... Je décide d'y faire un tour, ce qui apparemment est vraiment bizarre puisque c'est un lieu habituellement fréquenté par les hommes. Mais qu'à cela ne tienne, je m'installe et je suis aussitôt entourée par 3 ou 4 filles déguisées en soubrettes qui m'apportent mon thé en chantant une petite chanson et en m'appelant "princesse"... Super bizarre ! Mais trop drôle à regarder. Des japonais de 30-40 ans sont installés sur des sièges rose, dans un décor rose, et tapent la discut' aux filles. Elles sont là pour les écouter, rire à leurs blagues, parler avec des voix de bébés et se trémousser parfois vaguement sur la chanson choisie par le client. J'en profite pour dessiner et reçoit l'admiration (feinte ?) de toutes les maids. C'est cucul à souhait et vraiment purement japonais. Je reste une petite heure et décide de rentrer, encore un peu éblouie pour tout le rose, la dentelle et les coeurs absorbés au salon de thé.

Je rentre avant Sephrine mais elle m'a laissé ses clefs, du coup je passe un peu de temps à son appart pour organiser mon départ à Hakone, le lendemain, avant de la rejoindre à 8h pour manger des brochettes de poulet, typique au Japon. Sephrine commande des tas de trucs, et je teste un peu tout. J'ai du mal avec la brochette de cartilage... En gros c'est de la viande de poulet haché mixée avec le cartilage de la patte. ça croque sous la dent et c'est un peu dégoûtant. Pareil avec un morceau d'organe inconnu, que je goûte également, mais que je m'empresse de refiler à Sephrine. On est installées dans une toute petite gargotte pas loin de chez elle, en bois, bien locale et fréquentée uniquement par les gens du quartier. Et puis Sephrine m'invite, pour le dessert, à tester un gâteau au potiron, dans un resto italien un peu plus loin. C'est très sympa et j'apprécie l'ambiance calme et feutrée, après la folie d'Akihabara et du maid café.
De retour chez elle, je boucle mon sac, prête à quitter Tokyo pour découvrir le mythique mont Fuji ! Je suis contente d'être accompagnée par Lian, que je dois retrouver à Shinjuku le lendemain. C'est toujours plus sympa de visiter à plusieurs, et comme je ne peux pas dessiner à cause du froid, j'avais peur de m'ennuyer là-bas.
On se dit au revoir avec Sephrine avant d'aller se coucher, puisque je dois me lever très tôt. C'est déjà la fin de mon aventure à Tokyo !

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