10/12/2012

8 décembre, jour 3

Ce matin j'ai un peu de mal à me lever, il est environ 10h quand je me réveille, mais il faut dire que j'étais quand même super crevée la veille, après le voyage. J'ai prévu de retourner à Shinjuku et d'y voir ce que je n'ai pas eu le courage de visiter la veille, en particulier monter à l'observatoire de la mairie de Tokyo pour admirer la vue, et peut-être même apercevoir le mont Fuji. Ensuite je compte visiter Shibuya, un autre quartier emblématique de Tokyo, avec son carrefour piéton géant connu dans le monde entier et ses boutiques un peu folles. Enfin je dois rejoindre Sephrine à 3h pour la préparation d'un grand repas cuisiné par tout un tas de couchsurfers. Moi, du japonais maison, ça me tente à fond, surtout que pendant que j'étais en wwoofing, ma copine de galère japonaise Miho nous a cuisiné quelques super plats dont j'espère apprendre la recette (ou déguster, hein, sinon).
Donc me voilà partie, sans sac à dos cette fois (joie !) et plutôt confiante niveau métro. Disons que j'ai eu le baptême du feu en arrivant à Shinjuku la veille. Maintenant, plus rien ne me fait peur ! Et en parlant de métro, on y diffuse de la musique relaxante façon chant des baleines et abeilles qui butinent. Ou eau qui ruisselle.Il y a des poignées au plafond, pour se tenir, mais elles sont si basses que je m'y cogne sans cesse la tête !
J'achète un ticket sans encombre, vu qu'il y a une touche "anglais" sur la machine, qui se met alors à parler avec l'accent british, et me voilà partie. Comme tout ne peut quand même pas être aussi simple, je galère un peu à trouver la mairie, mais j'atterris finalement au milieu d'immeubles d'aspect futuristes aux pieds desquels s'étendent d'immenses places vides où le vent souffle et gémit. On dirait une scène post-apocalyptique où tout le monde serait mort. J'imagine que tous les japonais sont au boulot, et puis de toute manière, les places en question ne sont pas super attrayantes. Du béton, du béton, encore du béton. L'immeuble de la mairie aurait apparemment été calqué sur Notre-Dame, avec deux tours et... Bon en fait la ressemblance s'arrête là. Dans la tour sud, on accède gratuitement à un observatoire qui domine la ville, avec même, au loin, dans la brume, le sommet enneigé du mont Fuji. Mais alors il faut plisser les yeux ! Parce qu'il disparait presque en gris sur fond gris, au delà des gratte-ciels de Tokyo. 
Prochaine étape : Shibuya ! Je reprend le métro, triche à la sortie et conserve mon ticket (normalement la machine l'avale à la fin du trajet). Ici, on paye le métro à la distance ET en fonction des lignes empruntées. Certains tickets sur une ligne ne permettent pas les correspondances sur une autre. Du coup, il faut payer sur la première ligne d'abord (mettons 2 euros, car c'est ce que ça coûte en moyenne), et ensuite reprendre un ticket pour la suivante, si il ne s'agit pas du même groupe. Du coup parfois au lieu de payer un trajet, on en paye deux, même si on va seulement à quelques stations. Bref, c'est un peu le bordel, surtout quand, comme moi, on ne sait pas quelles stations appartiennent à quel groupe. Du coup impossible de s'organiser et de choisir le trajet le moins cher, comme le font les habitués du coin. 
Je me rend d'abord à la statue de Hatchiko, le chien qui a attendu son maître à la gare de shibuya pendant genre 10 ans. Le gars en question était mort, mais le chien a continué à venir, jour après jour. Du coup c'est un emblème de fidélité et tout et tout. Il a même une écharpe autour du cou genre "miss France". J'arrive à me faire prendre à photo à côté par de gentils touristes et poursuis mon périple. Bon, en gros je me balade, je ne visite rien de spécial, un peu façon HK quand je me baladais dans les quartiers. Je regarde les boutiques, les gens... Il y a une boutique consacrée entièrement aux préservatifs. Des miniatures, des bizarres, des parfumés... Il y a aussi le fameux immense carrefour où les gens grouillent comme des fourmis. J'observe le ballet depuis le premier étage d'un grand magasin, et c'est super impressionnant, bien plus que lorsqu'on est en bas, noyé dans la foule. 

Le temps passe vite finalement et il est déjà l'heure de rejoindre Sephrine. Le point de RDV est assez éloigné, mais j'ai potassé mon guide et estime la durée du trajet à environ une demi heure. Bien sur, ça ne manque pas, je monte dans le mauvais train. Parce qu'alors en plus d'appartenir à des gens différents et tout, des fois les lignes changent de nom en cours de route. Avant de rentrer à Tokyo, à l'ouest, c'est tel nom, dans Tokyo, tel autre nom, et hors de Tokyo, à l'est, encore un autre nom. Impossible de s'y retrouver ! Et pourtant, je repars dans l'autre sens et finit par arriver, avec 20 min de retard. Heureusement le groupe m'a attendu, puisque sans téléphone ni internet, je ne peux pas joindre Sephrine (à moins d'emprunter un téléphone mais les japonais n'aiment pas trop ça, j'y reviendrais demain).
On se dirige en papotant vers un supermarché pour acheter les ingrédients du "kitchen-surf". C'est Yuta qui prête sa cuisine et propose à chacun de cuisiner sa spécialité. Dans le lot, il y a une française, Odile, qui a prévu de faire des crêpes ! Avec Lian, hollandaise, Sephrine et Odile, nous achetons quelques bouteilles, dont le fameux umeshu, vin de prune. Les autres remplissent le cadi d'une tonne de trucs, poisson, poulet, crabe... Je me dis que l'addition risque d'être salée, mais enfin, j'ai décidé de profiter à fond du Japon et de ne pas me culpabiliser avec l'argent comme j'ai pu le faire en voyage par le passé. Bizarre quand on pense que je me suis parfois privée en Chine, pourtant 20 fois moins chère que le Japon. 

De retour chez Yuta, on se met aux fourneaux. Je me lance dans la découpe artistique de champignons, puisqu'au Japon cuisine et esthétisme vont de paire. Il faut tailler une petite croix sur le dessus des champignons et tailler les aubergines en forme de fleurs. Je dépiaute aussi des crevettes, coupe les tomates... Au programme, des tas de plats japonais, les crêpes pour la France, un plat iranien, un cheesecake à l'américaine... Bien sur je ne me souviens plus de la moitié des noms en japonais mais c'était délicieux, tout comme l'umeshu d'ailleurs. Comme je m'entend bien avec Lian, la hollandaise, on décide de se retrouver le lendemain pour visiter Harajuku, le quartier de la mode déjantée et des cosplays. C'est ce que j'adore avec couchsurfing : c'est facile de se trouver des compagnons de vagabondage, et ça fait rencontrer plein de gens. C'est super de pouvoir goûter à la cuisine japonaise "maison", ça change des trucs qu'on trouve au resto. Yuta prépare un grand bol de sushi. Il y mélange du riz, de l'omelette, du tofu, des algues, plein de poisson cru et du gingembre, et arrange le tout artistiquement, en dessinant un motif de fleurs avec les crevettes ! L'ambiance va bon train, mais Sephrine et moi avons RDV avec Roxane, la québécoise de la veille, pour aller tester un isakaya (sorte de pub japonais dans lequel on vient se souler, et fumer, car si c'est interdit dans la rue, ça ne l'est pas toujours à l'intérieur). 

Nous quittons donc la fête avec Lian, qui décide de nous accompagner. Une fois à Shinjuku, nous retrouvons Roxane et ses amis, et croisons moult japonais éméchés. En effet, au Japon, on est bourré tôt ! Les métros ferment vers minuit, et rater le dernier signifie prendre un taxi hors de prix ou rester à l'hôtel. Pour ne pas se ruiner, les gens commencent à boire tôt et rentrent sagement vers 23h, titubant, ou alors trainé par les copains. 
Dans l'isakaya, c'est très sympa, on fait mourir de rire les japonaises en leur expliquant que, pour trinquer, on dit tchin-tchin. En japonais, ça veut dire pénis !
Comme notre dernier train est à 00h40, on décolle vers minuit, et on prend le train avec tous les japonais bourrés qui s'endorment sur leur siège. Moi j'ai bu que de l'eau, toute la bouffe et l'umeshu du repas m'ont largement suffit ! Je dois encore un peu subir les effets du décalage horaire car j'ai du mal à m'endormir. Mais je suis plutôt contente de mon premier jour complet à Tokyo, sous le soleil !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Des photos ! Des photos !

Anonyme a dit…

Tout ça m'a l'air très sympa !!
Contente que tout se passe bien.
Je m'en vais faire marcher l'imprimante !!!!
de grosses bises de nous trois et profites bien !
Mfrance